L’abbé Gilbert Zufferey est habité par la fibre poétique et artistique, comme l’est aussi l’abbé Bernard Dubuis, aquarelliste.
A eux deux ils forment une paire adéquate et authentique qui sait exprimer au plus près de leur vérité première les passions humaines, les interrogations spirituelles qui nous traversent, les engagements religieux, intellectuels, artistiques qui nous habitent tous peu ou prou. «Les ailes de la nuit» viennent de sortir de presse aux éditions A la Carte, un recueil de 80 pages qui réunit poèmes et aquarelles en un ensemble cohérent, harmonieux, équilibré.
Les mots et les couleurs s’animent de mille vibrations, le rythme de la parole est fluide, se fait murmure, souffle grave ou léger, oraison; le texte met en conjuguaison l’intérieur et l’extérieur, l’individuel et l’universel, le «quant à soi» et le cosmique en une gerbe d’images qui sont toujours sobres, dépouillées, évocatives, stylisées, parfois, en un mot poétiques, avec cette ciselure et cette finesse que Gilbert Zufferey sait apporter à son écriture. Interview de l’auteur des textes Gilbert Zufferey.
Quels sont les liens qui mettent en écho vos textes avec les aquarelles de l’abbé Dubuis?
Je ne vois pas toujours les liens de manière évidente, mais souvent ces «conjugaisons» viennent après réflexion, il existe plusieurs niveaux de lecture. L’abbé Dubuis a pris conniasssance de mes textes et après six mois de méditaiton a réalisé cent-vingt aquarelles, trois par poème environ. Il s’agit d’une approche complice, d’un langage symbolique et en fait chacun peut avoir sa propre interprétation. Personnellement je porte une grande attention aux oeuvres de Kandinsky pourqui l’abstraction corrrespond à ce que vous ressentez, qui relève de l’affect: «la couleur a des tonalités intérieures»...
Vos textes ont parfois des sources bibliques, ils ont trait à la spiritualité, à la méditation, à la contemplation, à la vie, au deuil et à la séparation aussi. Sont-ils accessibles à tout le monde ou demandent-ils une «mise en condition» particulière, notamment par rapport aux Saintes Ecritures?
La poésie comme les textes sacrés se découvrent dans diverses strates, couches de lecture; les approches peuvent être nombreuses, multiples, diversifiées. Il existe un caractère mystérieux à la poésie comme dans une parabole de Jésus par ailleurs qui vous aide à plonger dans le Vrai, permet de faire respirer le monde, il s’agit d’aller au bout du «signe» pour trouver le «signifié», percevoir derrière le monde, les apparences ce qu’il y a de Vrai, la Bible n’est pas le Livre mais la Création. La poésie me permet ainsi de mettre en résonance la Parole du poète et celle du prêtre, jonction entre l’Intérieur et l’Extérieur.
Quelle est la place de l’écriture dans votre quotidien?
Mon objectif n’est pas en priorité littéraire mais surtout de communiquer, de vibrer ensemble avec l’Autre; l’homme d’aujourd’hui est pris dans um mouvement perpétuel et il reste en lui une part de solitude qui est difficile à briser. Le Dire permet de le faire et de témoigner de ce processus d’ouverture au monde et à l’autre. Si je peux apporter une étincelle d’Espérance et une petite lueur qui peut nous arracher aux pesanteurs de la terre alors mon travail d’écriture a peut-être atteint son but... Mon intérêt pour des poètes comme Patrice de la Tour du Pin ou des mystiques comme Saint-Jean de la Croix , les Pères de l’Eglise me mettent en correspondance avec la force du Verbe , celle qui permet d’être en accord, en communion avec les êtres et les choses. «Les ailes de la nuit» de Gilbert Zufferey et Bernard Dubuis aux éditions A la Carte, Sierre. LE LIVRE est EN VENTE: à lalibrairie la Liseuse, rue des Vergers 14,1950 SION, aux Editions à la Carte, place de la Gare, 3960 SIERRE et à la Librairie St-Augustin, avenue de la Gare,1890 ST-MAURICE ou à www.edcarte.ch