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14 juin 2010 1 14 /06 /juin /2010 23:02

05210hks-1-.JPG«Gare au gorille», c’est le dernier roman de Narcisse Praz, un écrivain à la verve libertaire et légendaire maintenant, qui depuis des décennies lutte pour la liberté d’expression, d’opinion, , de religion ou de non-religion....

 

En cette période troublée ou l’église catholique doit subir des attaques de toutes parts sur la question de la pédophilie, le sujet n’a pas échappé à Narcisse Praz qui dans sa jeunesse a également connu quelques épisodes scabreux dans un séminaire de Suisse romande où il aurait dû commencer des études pour devenir prêtre.

 

Disons que c’est plutôt son entourage et la pression sociale qui à l’époque l’avaient quelque peu orienté dans cette voie; il faut dire qu’au début du XXème siècle chaque famille ou presque des vallées latérales valaisannes avait l’un de ses membres qui faisait la prêtrise: soit un «régent», un curé ou un militaire ou si possible les trois à la fois, de quoi gagner le billet pour le paradis.

Un brûlot de l’écrivain nendard qui parle au sujet de son livre d’un «témoignage qui démonte le mécanisme de la «machine infernale» par lequel, dans ses séminaires, internats et juvénats l’Eglise catholique instruit ses futurs prêtres à la haine et au mépris proclamé envers la Femme pécheresse, héritière, de la divine malédiction du Jardin d’EDEN. »

 

Et Narcisse Praz de nous parler aussi de Henry de Montherlant qui exalte jusqu’au sublime l’inclinaison de l’abbé des Pradts pour l’un de ses élèves et jeune éphèbe; et Narcisse Praz de dire que l’abbé des Pradts n’a vraiment rien d’un saint homme mais tout d’un prédateur...

 

Narcisse Praz nous raconte ses années dans les internats ordonnés et régentés par des prêtres, alors qu’il était encore adolescent, et de démonter les rouages psychologiques et sociaux de toute cette machinerie qui l’a happée jeune garçon... Du Narcisse Praz, tout craché. «Gare au gorille» de Narcisse Praz, aux éditions libertaires.

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14 juin 2010 1 14 /06 /juin /2010 22:45

Eternel comme le soleil

 

Le soleil grimpe sur l’arête étriquée, le val sort de l’obscurité la tête reposée dans ses bras enlacés, le corps frêle du ruisseau scintille dans les premiers rayons.

Du bout des doigts toucher la dune mouvante, les liens d’amour qui m’attachent au quotidien, regarder en son dedans comme dans les détours d’une sente rocailleuse aux mille anses d’argile et de sable.

Je serre les poings, y passent l’air bleu, le ciel de pervenche, l’étoffe des grandes étendues imaginaires qui ondulent dans ma tête.

Songe magique, je me serre contre mes souvenirs, avide de chaleur, de tiédeur, de tendresse ouatée.

 

Se retrouver au centre de cette phrase, des mots, qui portent mon corps et mon âme, dans les flux d’un souffle qui serait éternel comme le soleil...

La lune soudain enveloppe la plaine, les champs de maïs agitent leurs chevelures sauvages, je vais me fondre dans le mitan de cette clarté de cire.

 Fleuve de miel, couleur d'abeille et de rosée, tranchées de bise qui cinglent et emportent mes regards, je suis attaché aux formes ténues de tes absences qui rythment le jour et cette nuit à venir, à ces silhouettes qui glissent entre deux portes d'ombres et de lumière, entre les branchages des clairières qui s'ouvrent dans les allées du crépuscule.

 

Vivre à deux, se souvenir à deux, mourir à deux, ressusciter à deux, dans les courbures tendues d'un soleil éternel qui roule sur la mer, entre les vires rocheuses, sur le glacier incandescent.

Chevilles et poignets déliés, je suis un coquelicot dans tes bras au vent noués.

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2 juin 2010 3 02 /06 /juin /2010 20:59

L'ombre du chocard

sur la table granitique

au sommet de l'arête

la tiédeur de la roche

qui emporte mes pensées

mon regard

vers la maison du ciel

les gentianes et l'eau forte

 de leur bleu profond

les fissures de la paroi immobile

dans le soleil

le temps

s'est fait 

grave et transparent

comme ton regard

sur le zénith de nos existences

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1 juin 2010 2 01 /06 /juin /2010 20:02

Jérôme Meizoz et le peintre Zivo nous emmènent dans leur dernier ouvrage «Fantômes», dans un univers qui côtoie l’étrange et le l’insondable, le monde de l’invisible se mêlant au visible, les morts, les «en-allés» faisant des incursions dans un concret parfois complètement désorienté.

 

Des forces intangibles qui agissent de manière imprévisible parfois, avec cette aspect mystérieux qui rend le récit prenant, émouvant, touchant, intrigant.

L’écrivain et le peintre ont travaillé de concert, en atelier, pour créer ce monde qui réunit les vivants et les morts, les habitants de hier et ceux d’aujourd’hui: «Ils évoquent, tous deux, chacun par ses moyens d’expression, toutes ces figures, êtres et souvenirs qui nous hantent d’autant plus qu’ils ont quitté la scène. La part spectrale des existences: celle des invisibles qui continuent à agir en nous, et parfois, pour nous.»

 

 Jérôme Meizoz habite à Lausanne mais s’intéresse beaucoup au Valais où il a vécu, à sa société en pleine mutation, ses traditions orales et écrites, ses secrets de familles, ses «labyrinthes psychologiques». Il a déjà publié plusieurs ouvrages dont les «Désemparés» et «Terrains vagues».

Le peintre Zivo, a publié et illustré plusieurs livres dont ceux d’écrivains comme Philippe Dubath, Ulrike Blatter. Un duo qui se livre et nous offre un ouvrage de qualité.

«Fantômes» de Jérôme Meizoz aux éditions D’en Bas.

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28 mai 2010 5 28 /05 /mai /2010 20:13

Une consécration majeure pour Philippe Jaccottet dernièrement aux journées littéraires de Soleure avec l’attribution du grand Prix Schiller qu’ont reçu avant lui des écrivains majeurs de notre pays comme Ramuz, Denis de Rougemont, Maurice Chappaz, Max Frisch ou Friedrich Dürrenmatt.

 

Philippe Jaccottet est un monument de la poésie de langue française du XXème siècle: son rayonnment passe par Paris et toute la francophonie.

 

 Traducteur de Hölderlin, Novalis,Trakl, Léopardi ou Gongora, sa sensibilité, sa justesse de ton, son immense finesse de plume font de lui un grand écrivain qui a su allier le spirituel et la concrétude du quotidien.

 

 Poète réservé, Philippe Jaccottet a un profond respect de l’humain et de la parole, de l’essentiel et du substaniel, son écriture forte et tendue est d’une densité sans commune mesure.

Proche de Bonnefoy, Du Bouchet ou même Ponge son langage et sa poésie sont d’une pureté et d’une transparence extrêmes.

 

 Philippe Jaccottet est né à Moudon en 1925 et est établi depuis de nombreuses années à Grignan, en France avec son épouse qui est également artiste, puisqu’elle pratique la peinture depuis très longtemps.

 

Le Prix Schiller est doté de 30000 francs et représente la plus grande récompense de la Suisse littéraire. Fabio Pusterla et Pierre Chappuis ont présenté aux 32èmes journées de Soleure ce grand écrivain suisse romand encore beaucoup trop méconnu, même parfois par les lettrés de Suisse romande. Les Editions La Dogana à Genève publieront prochainement à l’occasion du Prix Schiller un ouvrage en plusieurs langues, «Philippe Jaccottet: le combat inégal».

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20 mai 2010 4 20 /05 /mai /2010 21:11

La lande déserte,

les pavots qui poussent entre terre poussiéreuse,

mauvaises herbes et graviers solitaires,

la complainte du marcheur qui défait ses errances comme pelote de mohaire,

le souffle qui permet l'échange avec l'extérieur,

la promenade comme acte d'appartenance, identitaire avec le lieu,

ses racines aériennes et terriennes,

la discontinuité des pensées qui pénètrent le temps et l'espace comme les bayous,

ces bras du fleuve où il fait bon naviguer à rythme lent, reposé, serein,

le paysage qui se fond dans le regard et entre dans le coeur,

les images mentales qui battent la chamade comme un grain d'océan aux vapeurs salées,

le lointain et le proche qui se lisent comme un poème d'adhésion et d'acquiescement,

le jour défile devant les yeux, sous les pas,

devient souvenir,

la mémoire construit les provisions pour les greniers de l'hiver à venir...

Dans le lit argenté qui respire doucement au milieu de la prairie,

des galets polis par les eaux glaciaires,

les trajets improbables des truites farios,

la vase qui se soulève après leur passage,

les lèvres de la rive qui aspire les blanches ondulations de l'eau,

les linaires et leurs cheveux défaits par la brise de vallée,

le silence empreint de retenue et de tension,

celle qui mène au bord de l'asphyxie.

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5 mai 2010 3 05 /05 /mai /2010 15:46

CO de Nendaz-Lezhe

 De jeunes élèves accompagnés de leurs professeurs acheminent des ordinateurs pour équiper une classe de jeunes enfants défavorisés. Un geste de rencontre et d’amitié.

 

Antoine Fournier et Pierre Lacomble deux professeurs au CO de Nendaz, dynamiques et enthousiastes, qui ont des projets plein la tête, les conçoivent, les mettent en forme et les réalisent avec la complicité de leurs élèves.

 Ils ont ainsi entrainé dernièrement dans leur aventure des élèves de Nendaz et Veysonnaz et cela a donné un voyage de 10 jours en Albanie à la rencontre de jeunes de la région.

Un choc culturel, social, humain que ces Nendards ne sont pas près d’oublier et qui leur a ouvert bien des horizons sur la manière d’appréhender notre société contemporaine et ses multiples facettes.

Entreprise sur deux ans Après une reconnaissance effectuée dans la ville de Lezhe par les deux professeurs nendards, également motards, en août 2009, l’expédition avec les jeunes du CO a eu lieu au mois de mars de cette année: un trajet de plus de 3000 kilomètres aller-retour en bus, une quinzaine d’élèves et plusieurs accompagnants.

 

L’objectif, simple et concret, aider une école pour des enfants défavorisés qui se situent hors du circuit de scolarisation habituel.

Le projet a son implantation dans une école réalisée par une communauté marianiste italienne. Encore en construction récemment l’école doit accueillir plus de 150 élèves dans quatre salles prévues, et les jeunes y suivront leur cursus complet de 9 années obligatoires, ce qui correspond aux degrés primaires et cycle d’orientation chez nous. Pour indication purement économique la scolarité d’un élève coût environ 25 euros par mois et le salaire d’un médecin avoisine les 300 euros par mois.

Comme le dit Antoine Fournier: «il s’agissait pour nous de montrer aux jeunes que l’on pouvait casser les préjugés. Le mode de vie de ces jeunes «roms» est totalement différent du nôtre, avec d’autres repères, d’autres valeurs, d’autres jalons. Aprés la dictature sous.... leurs parents ont souvent eu des opportunités intéressantes de vendre leur maison, mais maintenant ils se retrouvent dans une situation pécuniaire précaire et leurs conditions de vie s’avère être très difficiles. Leurs enfants en subissent les conséquences et doivent faire de gros sacrifices. Nous voulions pour notre part leur apporter une aide concrète avec quelques dizains d’ordinateurs amenés depuis le Valais. De plus nous organiserons également des parrainages pour apporter un soutien financier à ces jeunes défavorisés.»

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5 mai 2010 3 05 /05 /mai /2010 15:36

Couleurs et lumières au Manoir de Martigny

Trois peintres, trois sensibilités, de belles variations lumineuses

 

 Le Manoir nous a présenté trois artistes aux itinéraires très personnels qui nous offrent trois visions et trois langages aux accents différenciés entre figuration et abstraction.

 

Franchise et simplicité

 

Janine Faisant Devayes, danseuse et artiste-peintre décédée à Mollens en 2005 peignait de manière spontanée, franche, directe, avec souffle et simplicité à la fois.

Attachée viscéralement à l’équilibre, à l‘harmonie, à la bienfacture de la composition graphique l’artiste emmène le spectateur dans un climat de plaisir, d’adhésion à ses compositions toutes de lumière et de couleur.

 Une peinture qui permet de respirer, de se laisser emporter en des lieux intemporels, la peinture comme une manière d’ête présent au quotidien, sans le subir mais en recueillant les scintillations positives de ses expressions visuelles.

Certains tableaux nous renvoient vers Modigliani, Chagall, Matisse mais Janine Faisant Devayes a bel et bien un style personnel, qui met en forme, la réalité en lui apportant une luminosité et pureté particulière.

 Janine Faisant Defayes a été danseuse durant de longues années: les spécificités de la danse se retrouvent dans certains de ses œuvres, lignes esthétiques, souplesse et fluidité mais également sérieux et rigidité dans un tabelau qui rend hommage à Valentine Kouznetzoff, celle qui fut … un professeur de danse respecté et admiré.

Les tableaux de Janine Faisant respirent une liberté certaine dans leur graphisme et leur manière d’exprimer une légèreté et un transparence bienvenues.

 

Janos Nemeth compte lui de nombreuses expositions à son actif, en Hongrie, au musée Vasarely notamment, à Budapest, qui lui a offert à plusieurs reprises ses cimaises, la Hongrie son pays d’origine mais aussi en Suisse, à Bâle, Zurich où il mène une carrière éloquente. Janos Nemeth travaille également dans le dessin industriel et vient d’enter dans le musée cantonal valaisan en lui offrant deux oeuvres dans la collection d’art moderne.

 La couleur est le langage essentiel de l’artiste, couleur qu’il utilise sur tous les modes et dans toutes les variations pour exprimer ses émotions. Ses tableaux dégagent une musique douce et obsédante, tendre et magique, qui par ses nuances et ses vibrations pénètre l’âme, soulève le coeur, ouvre des chemins de lumière aux trames très fines et sensibles.

 

Des toiles arachnéenes s’il en est qui portent méditation et contemplation. Jean-Pierre Béguelin est lui un peintre autodidacte qui vit et travaille à Tramelan. Passionné par l’aquarelle il pratique également une autre technique, l’acryl sur toile, dans des à-plats à la spatule, dans de grands formats qui nous offrent des voyages dans des architectures abstraites, où la matière occupe aussi une place importante sur la toile.

 

Il a organisé une trentaine d’expositions personnelles dont plusieurs en Valais, à Saint-Luc, Sierre, et d’autres en Suisse romande , notamment à Genève, Bienne, Neuchâtel... Bleus profonds voisinant avec des noirs anthracite, éclairs de rouge vermillon défiant la nuit, plages et géométries qui se superposent, s’enchâssent et glissent sur des espaces lumineux, les tableaux de Jean-Pierre Béguelin sont des constructions intéressantes dans lesquelles l’œil trouve une cosmologie personnelle, intense et charpentée.

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5 mai 2010 3 05 /05 /mai /2010 15:33

Vers l’essentiel

 

Ce livre de poésie «Par la serrure du jour» de Virgile Gehrig fait partie d’un triptyque baroque qui a vu la parution d’un roman «Pas du tout Venise», une sorte d’autofiction dans laquelle l’auteur parle de son destin personnel, puis est venu un recueil d’aphorismes sous le titre «Soifs et vertiges».

 

L’écrivain sédunois a ainsi déjà publié dans un éventail de genres littéraires large et diversifié.

 

 Il revient avec «Par la serrure du jour», à ses amours premières, la poésie.

Virgile Gehrig a écrit ses ouvrages en parallèle à sa formation en littérature française achevée l’année dernière à Fribourg.

Son écriture est fraîche et condensée à la fois, d’une profondeur et d’une limpidité qui touchent le cœur et l’esprit. Passionné entre autres par la poésie de Philippe Jaccottet, l’auteur s’approche de l’essentiel, fouillant les strates d’une réalité existentielle alourdie de scories et traversée de lueurs braisées, des «lucioles» qui nous font entrevoir la lumière au milieu des ténèbres.

 Une écriture finement ciselée, riche de sens caché, qui prolonge le jour et laboure la nuit parsemée de signes et d’empreintes, pour déterrer la lumière de l’éternité.

 

«Par la serrure du jour» de Virgile Gehrig, aux Editions de l’Age d’homme.

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21 avril 2010 3 21 /04 /avril /2010 22:04

                                                                                La forêt sombre et silencieuse,

 le vent d'avril comme un murmure dans les pétales soyeux d'abricotiers,

la prairie et ses houles scintillantes,

des mots dans ma tête,

 transparences saisonnière,

 j'avance,

mon corps touche les montagnes incandescentes,

mon regard se brûle sur les rives des corniches venteuses,

j'écoute le chant de la mésange sur le granit de la fontaine,

mon coeur tressaille,

 le moineau a touché le ciel de son aile fragile...

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