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11 septembre 2008 4 11 /09 /septembre /2008 21:36
La nuit fauve et sauvage dans les chemins de campagne, les corps déchirés des hêtres et des noyers, les eaux lustrées du Rhône, le paysage semble parfait dans ses géométries diversifiées.
Sur la route déserte une corneille ventrue, le bruit de ton absence, les airs blancs de mes voyages intérieurs.
Et puis les refrains du foehn dans les fuseaux des peupliers, et les averses de solitude à venir... aout 08
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6 septembre 2008 6 06 /09 /septembre /2008 19:35

Le vent froid sur la plaine déserte
Les herbes couchées sous la pluie
Tes pas qui se perdent dans le limon du marais
Le jour tire ses rideaux
Entre les saules et leurs feuilles argentées
Une lumière fine et discrète qui prolonge nos étreintes et nos paroles
aout 08

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3 septembre 2008 3 03 /09 /septembre /2008 23:49

5624413396_d95923cc72.jpgLa moraine et ses plants de myrtilliers nous emmènent tout près du glacier, le long du sentier une cohorte de cairns, des constructions humaines dans un monde minéral, des architectures tactiles faites de croisements, de superpositions, d'accumulations, de chevauchements, pierres polies avec leur mémoires millénaires,angles francs de celles qui ont été brisées par les chutes de séracs, dolmens immobiles, lancés vers le ciel , érections granitiques, les cairns se suivent le long du  chemins qui nous conduit jusqu'à la Turtmannhütte, des tours et des pagodes qui élèvent nos pensées, peut-être nos prières vers l'immensité de la voûte mauve, crachée de gentianes, tendue comme une toile en cette journée de septembre.
Zone d'accumulation, zone d'ablation, entre elles des déchirures par centaines, le glacier qui semble tomber depuis le Bishorn donne à lire des histoires éternelles, des crevasses qui ondulent comme des respirations fragiles sur le glacier qui semble endormi...


A chaque cairn une énergie secrète, des pulsations sanguines et violacées qui vont vibrer les schistes, les micas, les gneiss, les roches sédimentaires et leur solitude... la main d'un homme qui a pris la pierre et lui a donné un sens précis dans une construction,  dans un accord qui semble frappé de synchronie avec le cosmos et le décor alpin environnant.


Et puis des milliers de regards qui accrochent les cairns les uns aux autres dans une procession qui devient spirituelle, comme la couleur lactée d'un pays que l'on pourrait dire biblique.
Instant de cristal et de fumée bleutée... instant de feu dans la tête.

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31 août 2008 7 31 /08 /août /2008 15:16
Musc de fenaisons paillées, poussière d'or dans le soleil d'après-midi, herbes fauchées, fanées, bottelées, dans les rais de lumière jaunes des insectes qui volent avec légèreté et frénésie, le paysan fait ses foins, la sueur perle au front, les muscles se gonflent, les veines violacées courent le long des avant-bras, la parole est rare, des raclements de gorge ponctuent le fil temporel, dans l'embrasure de l'arête des nuages s'amoncellent, le ciel comme une fenêtre, le pré comme une partition, un jardin d'Eden, un espace de fragments végétaux qui rythme nos regards et notre respiration, l'air devient palpable, comme chargé de fleurs humectées, des cordes de piano tendues entre des arbres invisibles, des notes par grappes, qui roulent sur la tiédeur de cette fin août, jusqu'au tréfonds de mon corps... aout 08
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29 août 2008 5 29 /08 /août /2008 19:04
La lisière du bois attire la lumière et décompose le temps, enfourne les errances de mes aventures enfantines, déconstruit mon quotidien pour le jeter dans les orties du firmament, dans les profondeurs des étangs, au centre d'un ciel qui explose de par les frontières de ma mémoire.
Le hibou scrute la nuit, et rencontre d'étranges vagabonds, les pèlerins de la pleine lune,qui déambulent dans les espaces d'une clarté paillée, cousue entre fleuve et voûte céleste.
C'est la chanson du promeneur solitaire, chargé de rêves si légers...
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27 août 2008 3 27 /08 /août /2008 21:04

06020ktr-1-.JPGAvec "La première personne du pluriel", nouveau recueil de poèmes, Jacques Tornay est ouvert à l'écoute du monde. Jacques Tornay, écrivain valaisan domicilié à Martigny, a publié un recueil de poèmes aux Editions d'Autre Part à Porrentruy: La première personne du pluriel.
Des textes vifs et sensibles, tendres et authentiques, pour dire la vie au quotidien, avec ses errances méandreuses, ses rencontres fortuites, ses instants privilégiés de poésie spontanée née au détour d'un regard interrogateur, généreux ou fouailleur.
 Une poésie qui permet d'aller plus loin en soi, entre ombre plus loin en soi, entre ombre et lumière, sur les rives de la mémoire, des temps en allées et retrouvés, des silences à créer, à peupler.
Une poésie qui suggère d'avancer parfois dans la brume mais toujours d'entrevoir ce filet de respiration, qui demeure par-delà les deuils et les ruptures, et qui remonte le fleuve, toujours, vers la lumière et la source glaciaire, dans "l'émeraude des montagnes":
 De fines dentelles de neige balancent aux branches tandis qu'une rumeur de pierre sèche émane là-bas où la nuit décline le cousinage soyeux des rêves qui la peuplent. L'aube se réjouit de poindre. Il est souhaitable que la terres s'enivre et oublie de nous porter sur son râble. Ma foi est loquace comme un grillon en mue dans les vagues du chants pourpres. Il y a chez moi entremêlées des odeurs de moribond et de nouveau-né."
Souffle innovateur
Jacques Tornay a de nombreux prix (Louise Labé) et ouvrages à son actif, notamment aux Editions Monographic dans la Collection Racine du Rhône et fait partie de la génération des écrivains rassemblant Olivier Taramarcaz, Vital Bender, Jean-Marc Theytaz, Jean-Bernard, Pitteloud, Roland Delatre, Serge Rey... qui ont apporté un souffle novateur à une poésie valaisanne ancrée jusque dans les années huitante dans un certain traditionalisme et une certaine sévérité conventionnelle mis à part quelques écrivains majeurs comme Chappaz toujours en avance sur son temps. Ecriture intime et soutenue Jacques Tornay est un écrivain ouvert et à l'écoute du monde; preuve en est sa polyvalence et son aisance à écrire en prose ou en vers libres; il passe de la nouvelle à la poésie sans perdre de son inventivité, de sa verve, de sa justesse d'observation.
 Si Jacques Tornay peut s'émouvoir devant un paysage lumineux il se trouve également très à l'aise dans des situations de la vie jugées cocasses ou profondes; alors s'expriment tout son goût pour une certaine philosophie de la disponibilité aux choses et au monde, de participation à une certaine étrangeté et son désir de présence vivante aux étonnements du quotidien. Jacques Tornay, La première personne du pluriel, avec des photographies de René Lovy, Editions d'Autre Part, 2002.

 

 

Sur la photo les écrivains, Alain Bagnoud, Jacques Tornay et Germain Clavien de l'Assocication valaisanne des écrivains. jmt

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25 août 2008 1 25 /08 /août /2008 23:14
La poésie et le sacré se croisent parfois, voisinent souvent, se complètent et s'écoutent en tout cas chez un poète romand de grande qualité, Jean-Georges Lossier. "Poésie complète" est paru aux Editions Empreintes, qui nous retrace le parcours d'un grand écrivain et artiste, de 1939 à 1994.
Un itinéraire, une quête, le parcours d'une vie à l'écoute du monde et de soi-même, des autres et de tout ce qui touche à l'humain.
Le premier recueil, "Saisons de l'espoir", paru en 1939, laisse déjà apparaître ce culte pour l'amour, pour l'unité, l'harmonie alors que le poète est également touché par toutes les déchirures, les blessures, les divisions qui caractérisent notre quotidien.
Il aimerait que son âme, que son corps deviennent une architecture rayonnante de lumière et de soleil qui s'élève vers le ciel, s'ouvre au monde, engendre cohérence, partage, dialogue et symbiose avec le grand Tout.
Mais les "orgues souterraines" comme le dit Marie-Luce Dayer, les larmes de la souffrance humaine, le touchent au plus profond de lui, l'émeuvent, lui font mal et "hersent" son cœur.
Il devient parfois un être écorché, exposé à tous les vents de la douleur, de la peur, de la mort qui habitent les esprits des humains
. Lossier va ainsi avancer longtemps sur le fil du rasoir, entre bien et mal, beauté et désolation, émerveillement et angoisse; une marche solitaire et épuisante, mais de laquelle vont naître des vers authentiques et forts.
Puis viendra plus tard "Du plus loin", et le regard vers le passé, le souvenir, l'enfance, le pays "où le veilleur obscur rassemble sous la lune ses troupeaux étendus dans l'herbe lourde...", et part à la recherche de la clarté bleutée des contrées silencieuses, des errances et des retrouvailles, des régions "où ton visage apparaît au-delà du soleil... Où des couples s'enlacent dans le sang des ravins...".
Jean-Georges Lossier sait dire avec limpidité et évidence ces instants de plénitude, d'absolue paix, seuil de l' "éternité retrouvée", peut-être celle de Rimbaud, qui ouvre son regard au-delà de la prière et du soleil. Mais le "Long voyage" et "Lieu de l'exil" vont nous ramener vers la mort, ce lieu de passage obligé, cette porte vers une nouvelle vie, au-delà de nos songes, de nos désirs, de nos craintes... Un voyage d'émerveillement dans une écriture forte et dépouillée. Poésie complète 1939-1994, Editions Empreintes, Lausanne, 1995
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25 août 2008 1 25 /08 /août /2008 21:24

Le chemin recouvert de gravier se craquelle , la guérite est là, isolée , entre prés et framboisières, le vieux chêne jette son ombre sur la luzerne, et dans la terre retournée de la plantation des éclats de couleur anthracite en contre-jour. Derrière le clocher déchirant le ciel le soleil roule sa robe sur la ligne de la vallée, près de Veysonnaz; près du vieux raccard dont les madriers sont démantelés, les arbres à sureau, et leur odeur suave qui flotte dans l'après-midi. Souvenirs gaufrés qui craquent et fondent comme une lumière bien mûre, un voyage plein de fragrances pousse sous ma peau.
 La terre respire, en moi, à côté de moi, je suis debout entre ciel et lumière blanche, il fait clair dans ma mémoire.

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22 août 2008 5 22 /08 /août /2008 16:10
La douleur serre les muscles et le coeur, la souffrance prend possession de l'espace du jour, de ses marges, de ses plain-chants, l'étendue de la nuit n'a plus de fin elle court jusqu'à l'infini, jusqu'à l'éternité, sur le fil tranchant d'une blessure née de l'injustice, serrer dans la paume des mains la peur et la solitude, l'irréversible amène l'incompréhension, l'interrogation, le doute, la colère, la révolte. Marcher sur les braises , s'y arrêter sans vouloir, s'y brûler le corps, assécher les veines, crier devant le précipice et l'abîme, le temps qui se clive, l'espace qui se restreint, la nuque qui se tend, et les tensions nées à la racine des yeux qui baillonnent la parole. Essayer de se tenir debout, appuyé contre la pâleur du jour, au milieu des vents et des cascades pulvérisantes, comme atomisé, émietté, grain de sable dans les reins du foehn. Les larmes coulent, à l'intérieur de soi, comme crachin dans le matin blême.
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19 août 2008 2 19 /08 /août /2008 16:07
La campagne s'habille d'ondes rocailleuses, il souffle des consonnes tristes et dures, noires comme ces gouilles d'ombres sous les arbres, non encore réveillées de la nuit profonde. Hurlements de schiste et d'anthracite au fond de la vallée ou tu habites...
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