Les galeries et les expositions fleurissent de toutes parts dans notre pays . La pratique artistique s’y est démocratisée, les ateliers et les écoles d ‘art prolifèrent. Le phénomène a lieu à tous les niveaux: associatif avec la jeunesse, plus pointu avec les écoles d’art, de graphisme, de design spécialisées, avec les centres d’arts visuels... Bref, chaque personne qui sent une bribe artistique en lui a moyen aujourd’hui de la développer, de la porter à maturité, et de l’exprimer jusqu’à un niveau élevé. Si le «figuratif» a toujours la cote, l’ «abstrait» connaît également un grand engouement et ce qui est «tendance» aujourd’hui a plutôt trait à l’art contemporain, aux événements artistiques, aux «interventions», genre dans lequel on peut voir tout et n’importe quoi. En effet l’art contemporain a perdu sa fonction représentative du réel et nous emmène vers des régions où la rationalité perd souvent pied, où les objets, les personnes changent de statut, de fonction, de nature. Cette forme artistique s’applique à traduire les conflits, les questionnements de notre société, c’est bien. Mais l’art contemporain peut aussi devenir, dans cette optique, difficile à suivre, encore plus à y adhérer. A force de chercher du nouveau, émotion et raison peuvent parfois sombrer dans un néant anxiogène, l’art contemporain devient ainsi plus souvent qu’à son tour vide de sens ou anecdotique...