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14 octobre 2015 3 14 /10 /octobre /2015 16:45

Nous avons rencontré pour le Nouvelliste il y a moins de deux ans Bernard Crettaz, sociologue. Un spécialiste des questions sociétales de notre canton et de la Suisse en général. On peut voir aujourd'hui que son analyse était très pertinente et est toujours d'actualité. Il avait vu bien des choses qui se sont passées depuis lors et anticipé nombre de situations et de concepts qui se développent aujourd'hui.Habitant le val d’Anniviers depuis longtemps il connaît vraiment bien les tenants et les aboutissants des mutations de notre société valaisanne actuelle. Ayant durant plusieurs décennies travaillé à Genève il possède également cette sensibilité urbaine qui permet de regarder au-delà du jour présent vers les grandes transformations que subiront demain le Valais, la Suisse, le notre planète. Philosophie, politique économie, culture... tous les domaines sont touchés, mais dans quel univers vivrons-nous demain. Interview. 

La mondialisation, le grand phénomène sociétal de ce 21e siècle:les changements économiques, politiques, culturels actuels vont-ils se poursuivre encore longtemps et l’espoir est-il encore de mise?

Au fond de moi je suis un optimisme fondamental. Je me dis qu’il faut que les choses s’accomplissent mais le sens profond de l’Histoire humaine nous ne le connaissons pas. Avec la force, le génie, la créativité de l’être humain je reste plein d’espérance. Dans les années 60-80 la vision vers le progrès, la richesse continue, la justice sociale, la maîtrise scientifique prenaient toute la place les gens étaient pleins d’enthousiasme et d’esprit de conquête; aujourd’hui c’est le monde de la crise, du chaos, de la catastrophe, les mots surgissent mais désignent plus la perception que la réalité. Ce qui me frappe le plus c’est la transformation de la cartographie d’un monde qui a changé fondamentalement. Je me sens un peu comme un Romain au moment de la décadence, il voyait qu’un monde nouveau allait naître mais il ne le connaissait pas. Regardez actuellement les gens ont terriblement peur d’ête envahis par toutes sortes de craintes mais en réalité, avec un peu de lucidité, on voit que ce sont seulement les prémices d’une nouvelle civilisation à venir.

Le Valais, dans ce chambardement et cette révolution totale,tient-illecap, notamment au point de vue culture et spiritualité?

De nos jours nous vivons sur la planète et en Suisse aussi un besoin de quête spirituelle incroyable, une demande rituelle énorme, que ce soit par le bouddhisme, le chamananisme, la pluralités de sectes. Nous traversons aussi une période de bricolage, il existe comme un appel nouveau, qu’en sortira-t-il? nous n’en savons rien. Pour ce qui est du Valais il vit depuis les dernières votations (Weber-LAT) un psychodrame, comme si le canton éait excommunié, mis à l’écart et la sortie est compliquée à trouver. Avant, la Suisse, et notre canton vivaient comme dans un Paradis, aujourd’hui c’est la fin de Paradis.Je pense qu’il faudra en tout cas dix ans pour qu’une nouvelle mentalité émerge avec la génération à venir . Les «vieux» occupent encore trop de place.

Quelles seront les principalesmutationsenValais?

Notre canton se dirige vers une révolution urbaine dans la plaine du Rhône. Les agglomérations deviendront plus importante et les villes ne seront plus de gros bourgs. Elle incarneront une sorte de Silicon Valley au cœur des Alpes. En montagne il y aura une nouvelle forme de tourisme avec le «Disneyland rose», produit de développement, un «Disneyland de l’environnement» avec la protection de la nature, et un espace dédié à la «montagne sauvage», une montagne sacrée en quelque sorte, avec ses dimensions de verticalité et d’aspiration vers le haut. Nous vivrons ainssi deux cultures, une culture touristique vendable et à côté une culture vivante, théâtrale, architecturale, esthétique.... vécue par les Valaisans dans leur être profond.

Qu’en sera-til de la démographie dans notre canton?

Dans le années à venir la mobilité deviendra de plus en plus importante avec aussi une immigration conséquente. Les idées de séparatisme évoquées dernièrement n’auront plus cours et il faudra, je le répète plus de dix ans pour que «le vieux monde souffrant» accepte de passer la main.

Et notre Valais agricole?

Nous assitons aujourd’hui à un renouveau de l’agriculture de montagne, et la vache n’a pas encore fait ce que la vigne a fait, sa révolution. Mais paradoxalement, le mythe identitaire et le Valais archaïque sont en train de s’éteindre. Le monde est en accélaration.

La politique est aussi en pleine mutation? 

Les politiciens sont là pour donner de la voix et il faut conserver l’Etat comme instance de régulation, c’est absolument nécessaire, nous pouvons le consater à l’aune de certaines dérives communaires. Evidemment il n’y pas de Valais hors de la Suisse, le monde est désormais interconnecté, tout se tient.

Notre canton peut-il se montrer ainsi positif quand il regarde versl’avenir?

Nous n’avons pas le droit de nous plaindre;le Valais sort de 40 ans d’un matérialisme féroce et parfois nous avons oublié de transmettre des valeurs fondamentales; maintenant nous devons rattraper le temps perdu.... Le Paradis que nous avons connu est maitenant ququlque peu derrière nous...

Un monde en mutation, une démographie évolutive
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14 octobre 2015 3 14 /10 /octobre /2015 16:32

Le monde de l’art évolue à la vitesse grand V: les techniques et les supports sont nombreux, pluriels, diversifiés, imaginatifs. Souvent dans les expositions d’art contemporain nos référents se touvent bousculés, nos repères battus en brèche. Les installations, les interventions artistiques, deviennent souvent des interpellations qui modifient nos codes de compréhension et d’interprétation.

De simples objets du quotidien sont détournés de leur sens premier et deviennent des objets d’art. La réalité devient au détour d’une mise en condition spécifique objet d’art. Un cas par exemple dans le monde d’aujourd’hui est la phototgraphie: avec nos appareils numériques, les iphone, tout le monde peut faire des milliers de photos, à toute occasion, les travailler avec phototoshop, les retoucher, les modifier.... presque chacun peut devenir un artiste, si la démarche du photographe que nous sommes comprend des composantes de création, d’invention, d’imagination, de mise en scène, de volonté d’aller au-delà des apparences. Si l’intuition et l’instinct jouent leurs rôles il faut qu’il y ait également cet élément de réflexion qui fait que le réel peut être interprété, transfiguré, exalté, théâtralisé, magnifié, copié, reconstruit, sublimé... bref chacun a en soi une âme d’artiste encore faut-il la mettre en valeur et la concrétiser, pas toujours facile...

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14 octobre 2015 3 14 /10 /octobre /2015 16:24

Des ondes émotionnelles qui proviennent des êtres humains et se transforment en lignes, taches, formes, plans géométriques.... telle est la démarche du peintre mexicain Antonio Griton. Ce peintre, né à Mexico en 1953 est docteur en physique de formation, autodidacte pour ce qui est de la peinture et artiste professionnel depuis plus de trente ans.

La physique quantique l’a toujours intéressé et il essaie depuis longtemps de la transcrire en peinture. Le thème de l’exposition qui a eu lieu à Sierre, Espace Huis Clos en 2014, se résume dans le titre «Le peintre et son modèle» , sujet commun, mais ce qui l’est moins c’est que vous ne rencontrerez pas de silhouette humaine dans son œuvre mais des interactions entre le peintre et son modèle.

L’artiste déstructure en effet ce qu’il voit: les tableaux portent le nom des modèles mais sur la toile vous verrez des «ondes émotionnelles» émanant du modèle. Des constructions géométriques, nuancées, variées, où vous retrouvez l’influence scientifique de la formation de l’artiste. Le visiteur découvre également un mur de papier à la cuve, fait maison, qui donne le tournis: il est en effet construit par des spirales, des lignes que transmettent, suggèrent les modèles. Etonnant, surprenant, innovateur...

Antonio Griton et ses ondes émotionnelles
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2 septembre 2015 3 02 /09 /septembre /2015 16:46

~David Brülhart est passionné de gravure: il a exposé notamment à la galerie Grande-Fontaine de Sion. Des personnages, des silhouettes fantasmagoriques, des paysages aux ombres appuyées, ou des étendues neigeuses, des montagnes désertiques où plane un air de solitude, ses gravures nous emmènent dans un rythme et une musique intérieure particulière. «Dans les noirs charbonneux et romantiques, le travail de David Brülhart raconte, par le biais du dessin, de l’estampe ou du roman graphique, des scènes de vie, dont les protagonistes aux corps morcelés par le cadre de l’image peuvent s’apparenter à des spectres. Une tension entre l’image et l’emploi de la matière industrielle se noue, évoquant une forme d’utopie défunte.» précise Marie Gyger, historienne d’art. David Brülhart travaille la gravure depuis plusieurs années. Il utilise fréquemment le plexiglas comme support et en tire des créations surprenantes et inédites.. Son parcours professionnel se conjugue à la fois sur le plan de l’image narrative au niveau de l’édition où ses livres «Corps Carbone» (2012), «La vie sauvage» (2016) se développent sur le principe de l’hypergraphic, où poésie, images muettes, art séquentiel construisent ou déconstruisent la narration.

David Brülhart touche également au monde de l’art contemporain avec des expositions qui présentent des «narrations sous forme d’installation». Il a ainsi déjà présenté ses œuvres au Manoir de Martigny, au Kunsthaus de Grenchen ou encore à la galerie Hofstetter à Fribourg. Il a également reçu plusieurs résidences ( Venise, Paris ou encore l’atelier GE grave à Genève) ou bourses (fondation Bédikian, Bourse Jean Tinguely)

Etranges objets

Les objets de Flavanio Salzani proposent eux des créatures de terre cuite au sexe incertain, homme et femme en même temps, qui ont des expressions bien à elles avec des mimiques séduisantes et fantaisistes, avec le rire ou plutôt le sourire accroché sur le visage. Des créations que l’artiste peut aussi façonner à partir d’objets provenant de lieux insolites comme des déchetteries. «C’est mon magasin préféré, ma bibliothèque» souligne-t-il. « Au milieu de l’abandon accumulé, il trouve les symboles d’une vie qui lui échappe, des traces de cet humain qu’il ne se lasse d’approcher avant de s’en éloigner. De quatre planches, il crée une image tendre et dérisoire, quelques graffitis plus tard. Une batterie devient un train, une planche à fromage, un astre.»

David Brülhart , Flavanio Salzani: créateurs originaux
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2 septembre 2015 3 02 /09 /septembre /2015 15:54

~~Aparin un artiste de talent expose dès aujourd’hui à la galerie de Montreux: une dimension universelle et rayonnante pour ce¨ peintre que l’on pourrait également considérer comme un philosophe.

Slobodan Despot a rédigé un essai sur cet artiste qui pose des questions, offre un regard, multiplie les lectures de son environnement.

L’univers de Sergej Aparin n’est pas inconnu du public suisse romand. «Il était, voici une vingtaine d’années, l’un des astres les plus brillants de la constellation réunie par le regretté Étienne Chatton dans son Musée d’art fantastique logé au château de Gruyères. Le lieu était magique en soi, la fraternité d’Étienne l’avait élevé vers une quatrième dimension, celle qu’on ne vit que dans les rêves éveillés. L’enthousiaste conservateur imposait à ses hôtes des sujets qu’ils illustraient avec bonheur — le plus fréquent étant le château lui-même. Ainsi avons-nous vu ses pierres médiévales se refléter dans les visions sidérantes d’un Patrick Woodroffe, d’un Iouri Siomash, d’une Isabelle Planté, et j’en passe» nous dit Slobodan Despot..

L'homme visionnaire a su maintenir des ponts, relier les cultures de l’Est et l’Ouest du continent, ce qui n’est pas une sinécure en ces périodes de troubles permanents. La montée à Gruyères était un pèlerinage à la découverte de ces poèmes visuels « ces bains de jouvence de l’imagination dont les créatures de H. R. Giger, telles des sentinelles de cauchemar, gardaient le portail. Au bout de ce sentier pavé, derrière le Bouclier de Mars et le Bouclier de Vénus de Woodroffe, parmi la poutraison massive des combles, un cercle d’initiés célébrait un culte transtemporel où les visions antiques se mêlaient aux diodes et aux rouages de l’ère spatiale.»

Sergej Aparin c’est une patine personnalisée, une atmosphère spécifique...et puis il y a également la nostalgie , «fleuve du temps», une dimension particulièrement présente dans l’œuvre d’Aparin, le «temps qui dissout l’espace et réconcilie les contraires» «Son diptyque La femme et l’homme du château de Gruyères (1997), hommage hybride et non voilé aux portraits flamands de Van der Weyden, de Van Eyck ou de Robert Campin, me semble résumer au mieux la cosmogonie aparinienne de cette époque-là. Hémisphère gauche : la femme, avec des oreilles devenant des arbres et une vache au sommet du crâne. Hémisphère droit: l’homme, grave, tenant entre ses doigts un rouage et sur le front un château de Gruyères transformé en horloge. A gauche, Mère Nature, le donné, l’inné, l’indolent. A droite, l’Homme, soucieux, hiératique, technicien et maître du temps.»

Purification lémanique

Et puis on peut également parler de la série de Lavaux avec le symbolisme qui vient prendre la place du fantastique Le symbolisme, omniprésent dans la série Gruyères, est pour ainsi dire absent de la série Lavaux Le grand soleil provençal du Léman, les architectures, les géométries du Lavaux . Aparin s’est-il laissé prendre par la beauté éblouissante du Lac ? Il n’aurait pas été le premier à y succomber. Paul Morand, qui habita la région une grande partie de sa vie, mais qui avait beaucoup voyagé, comparait le paysage de Lavaux aux «créations les plus exaltantes du génie humain, tel le Taj Mahal.» Byron et Shelley ont également vécu cette beauté lémanique au plus profond de leur âme et de leur cœur, «fixant l’esthétisme du romantisme».. Ramuz, voyait dans le Lavaux une intégration raisonnable de l’humain dans son environnement De Bocion, Calame, Hodler, Diday autant d’artistes qui se sont comme Aparin laissés hypnotisés par les vibrations lumineuses d’un lac et de ses vignobles.

Le peintre Sergei Aparin à Montreux, galerie Plexus
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3 août 2015 1 03 /08 /août /2015 17:38

~"J’utilise différents supports selon la technique choisie, le papier pour l’encre de chine, l’aquarelle ou le monotype, la toile pour la peinture acrylique, c’est ma façon d’approcher le thème du paysage,avec une plus grande possibilité d’expressions propres à chaque technique.»

Marie Escher-Lude nous a offert à la Galerie Grande-Fontaine, à plusieurs reprises, des tableaux émouvants, des espaces déserts enfouis sous la neige, passages du vent qui fouette, balaie, nourrit... silhouettes de granges à la lisière des forêts, de fermes, de maisons confrontées au silence hivernal, montagnes inscrites dans la vastitude, seules, fortes de leur présence optique qui définit une place dans l’espace-temps qui nous entoure, les œuvres de Marie Escher-Lude nous emportent dans un univers sobre et dépouillé.

Des toiles acryliques, des huiles, des aquarelles, des monotypes.

«Pour moi les blancs sont une respiration, l’espace infini et le silence de la neige, douceur des formes, la neige me fascine et j’essaie de le partager dans ma peinture.» nous dit l’artiste.

Une diversité de techniques qui ont une cohérence, une unité esthétique indéniable, celle d’une économie de moyens et d’une retenue qui apportent une force et un souffle à l’ensemble des tableaux. Les atmosphères et les ambiances qui se dégagent de ses tableaux sont prégnantes , elles génèrent une forme de spiritualité due entre autres à la sérénité des compositions, à une forme d’architecture qui pose les paysages, les objets, les situations, l’être humain, comme dans une équation faite d’équilibre, de mesure, de pondération finale..

. La particularité de la dernière exposition est que l’on y voit aussi la présence des noirs: «Ma peinture explore les noirs, le mystère, les profondeurs, la possibilité de grands contrastes, une attirance pour le non-visible, la place pour la suggestion...» mais il y a aussi le printemps, l’été: « les verts sont le résultat de l’émotion ressentie avec la découverte d’une magnifique nature sauvage en Albanie, les montagnes, les fleuves et leurs méandres, et d’un été généreux en pluies qui m’a fait découvrir la beauté et la multitude de verts de nos paysages.»

Comme le dit Henri Maître: «Les œuvres de Marie Escher-Lude sont construites parfois en tonalités affirmées, pleines de volumes et d’espaces délimités, comme pour y célébrer un certain mystère; d’autres fois en plages horizontales ou obliques, ouvertes vers des horizons non définis, comme pour inviter à l’évasion. Marie Escher-Lude utilise des techniques différentes pour adapter son travail au sujet inspirateur et à l’exploration artistique qu’elle entreprend dans son atelier; pour cette exploration intervient souvent une volonté d’expérimentation qui est source de créativité.» L’artiste sierroise a suivi une formation artistique Ecole des Beaux-Arts, à Sion, puis une • formation pédagogique (diplôme d’enseignement primaire 1978) et brevet d’enseignement dessin et peinture à l’Université de Berne (1981). Elle a enseigné le dessin et la peinture dans différents établissements (école primaire, enseignement spécialisé, cycle d’orientation, collège, cours de peinture pour chômeurs) • anime des cours de peinture / dessin pour adultes dans son atelier • différents mandats artistiques d’importance comme: ◦conception du cortège du centenaire de la station de Crans/Montana, 1997 ◦prise en charge de la peinture des décors du spectacle Carmen à Vercorin avec des chômeurs dans le cadre du CEPEQ, 2003 ◦création de scènes sur le thème du Petit Prince de St. Exupéry pour la décoration du village de St.Luc (20 ans de la société d’astronomie)...

Escher-Lude, peintre de la lumière
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20 juillet 2015 1 20 /07 /juillet /2015 11:21

Une anthologie pour un anniversaire: un geste significatif, fort et marquant des Editions d’Autre Part qui recensent plusieurs dizaines d’écrivains qui ont laissé leur empreinte dans l’histoire littéraire de notre canton depuis 1548, et des auteurs contemporains aussi, évidemment, qui tracent régulièrement et avec détermination leur sillon.

L’ouvrage de près de 300 pages sortira de presse cet automne déjà mais sera verni officiellement en 2015 lors des multiples commémorations cantonales qui seront organisées par les autorités.

Cette anthologie a pu être réalisé avec la participation de la Société valaisanne des écrivains présidée actuellement par Jacques Tornay qui a lancé l’idée de ce grand chantier, une entreprise mise en œuvre par Pascal Rebetez, journaliste à la TSR, domicilié en Valais et directeur des éditions d’Autre Part.

Un travail de longue haleine, qui a exigé perspicacité, soin, patience, connaissances profondes de la littérature valaisanne et envie d’offrir aux lecteurs un ouvrage innovant, frais, avec également des connotations scientifiques de l’histoire littéraire de notre canton. Nous avons rencontré Pascal Rebetez, cheville ouvrière de cette anthologie.

Le 200ème de l’entrée du Valais dans la Confédération, un anniversaire significatif, une anthologie pour retrouver les sources?

Un anniversaire, c’est aussi l’occasion de rameuter la famille, de revoir de vieux cousins oubliés et de souffler des bougies pour apercevoir et bénéficier d’un souffle nouveau. C’est surtout la possibilité d’envisager , dans le domaine littéraire, ce que les écrivains d’ici ont apporté au canton, comment ils l’ont décrit, chanté beaucoup et critiqué parfois, peut-être trop rarement. Comment avez-vous choisi les écrivains qui font partie de votre ouvrage, quels ont été les critères de sélection? Il a fallu réunir des textes les plus représentatifs et qui devaient répondre aux critères objectifs suivants : être Valaisan d’origine, ou être né ou vivant ou ayant vécu un bon bout de temps en Valais, et avoir été publié au moins une fois à compte d’éditeur. Ensuite, on est passé par un tamis plus subjectif, car il fallait établir un choix d’édition : être de qualité suffisante pour enrichir l’ouvrage, en tentant de n’être pas répétitif dans les thèmes abordés.

Y-a-t-il eu beaucoup d’hésitation pour certains d’entre eux?

Les bons textes finissent toujours par s’imposer, surtout en regard des autres. Un comité de lecture l’a décidé en toute liberté et transparence. Parfois, on s’est retrouvés avec deux textes quasi identiques et la décision a été alors de favoriser l’intérêt global de l’anthologie qui peut être lue comme un long récit choral. A quoi, à qui, sert une anthologie? Une anthologie, c’est comme un antipasto, un apéritif, quelque chose qui donne le goût et ouvre au vrai repas qui est la découverte des livres et des écrivains. C’est aussi un livre de cuisine, une incitation à aller plus loin dans la découverte d’une œuvre et des auteurs

. Est-ce un ouvrage grand-public?

Il n’y a pas de public, il n’y a que des individus qui lisent, petits et grands. Oui, c’est à lire par tout le monde. On retrouve dans cet ouvrage beaucoup du Valais des monts, des bisses et des travaux de la montagne. Un Valais rustique, proche du terrain, parfois très moraliste dans ces fables et ses récits. De quand date la dernière anthologie? À ma connaissance, il n’y a jamais eu d’anthologie complète d’écrivains valaisans. On peut citer celle de Sabine Leyat où ne figuraient que les écrivains du dernier quart du XXe siècle. La nôtre a l’avantage d’être plus générale et de présenter pour la première fois les traductions de dix auteurs de langue allemande sur les soixante-sept que comptent l’ouvrage.

Y avait-il ce que l’on peut appeler une littérature valaisanne au 19me? Quels furent les premiers soubresauts littéraires dans notre canton?

Le premier écrivain valaisan, c’est Thomas Platter, né en 1499, et qui entame l’histoire de sa vie pour ses septante ans, ça date! Après, le Valais a un gros vide de publications, à part quelques chanoines lettrés qui écrivent des textes d’édification religieuse, il faut attendre le XIXème siècle pour voir surgir une femme écrivain, Marie Trolliet, qui d’ailleurs signe du pseudonyme Mario des écrits en bois brut. Le XXe a connu un véritable développement économique et culturel fantastique._

Quel rôle ont joué les écrivains dans cette explosion sociétale?

Le XXe siècle, qui représente les trois-quarts de l’anthologie, est pour l’heure le grand siècle de la littérature valaisanne. Il est clair que des écrivains comme par exemple les deux Maurice, Zermatten et Chappaz, ont eu une influence certaine sur certains aspects de la société. Mais soyons justes, on peut dire qu’ils ont accompagné, ou parfois freiné le mouvement, mais pas été aux avant-postes. Entre un poème et du béton, c’est malheureusement souvent le béton qui gagne!

Au point de vue genres littéraires, est-ce le roman, la poésie, la nouvelle, le théâtre.... qui ont connu le plus de jours fastes en Valais?

Je dirais que la nouvelle est peut-être un genre valaisan privilégié. Ici, véritablement, on a le sens des petites histoires, des fables et des récits taquins. Nous avons d’ailleurs privilégié cet aspect-là de la production littéraire, tant il est vrai qu’il est plus difficile de lire de simples extraits de romans ou de pièces de théâtre.

Entre le XXe et XXIe y a-t-il des changements essentiels dans la littérature valaisanne?

Les jeunes écrivains ont des sites internet, une vue plus globale sur le monde. Ils sont davantage des écrivains que des écrivains valaisans. Ils sont aussi davantage, et c’est heureux, tournés vers le concret et le réel. Et là, il y a un domaine gigantesque encore à exploiter dans le champ littéraire valaisan : celui des télécabines, des vestiaires de football, de l’autoroute et des usines chimiques. Le Valais, c’est aussi ça

«Ecrits du Valais, 1548-2014»,

2014 aux éditions d’autre part. 312 pages, 35 francs.

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9 juillet 2015 4 09 /07 /juillet /2015 16:47

~Carnaval, le temps des masques, des rires, des cortèges, de la «déconnade», le temps des pas de danse à contre-temps, des gags à quatre sous, des dérapages plus ou moins incontrôlés, carnaval une tradition qui reste bien ancrée en Suisse, en Valais, à Bâle, Lucerne... Les couleurs y sont reines, la musique se joue sur tous les modes, toute est permis ou presque. C’est un temps d’arrêt dans le calendrier, l’occasion de débrancher, de se déconnecteur du quotidien, de vivre sur un autre rythme. Nombre de gens vivent pendant quelques jours dans la peau d’autres personnages, jouent un rôle, peut-être le leur, leur vrai et authentique personnage, en tout cas celui d’une partie d’eux-mêmes que souvent ils doivent occulter. A Evolène les «empaillés» créent la terreur dans les rues du village, ces monstres sortis de l’histoire et de la tradition qui perpétuent d’anciennes croyances aux démons, aux esprits malins, à ce qui est irrationnel et imprévisible. Dans le Lötschental les masques figurent également des visages torturés, d’une belle laideur, qui font sortir de leurs cavernes les hommes des premiers temps avec leurs religions reliées à nature et aux éléments. Carnaval véhicule des forces étranges, des histoires plus ou moins vraies, raille, ironise, ment, dit la vérité... c’est selon, suivant l’humeur du jour.

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9 juillet 2015 4 09 /07 /juillet /2015 16:44

~Les plus de 50 ans ont souvent la vie dure par les temps économiques difficiles et tempétueux que nous vivons. D’après des chiffres récents, ils sont relativement nombreux à tomber au chômage puis à l’aide sociale dans notre pays. L’Office fédéral de la statistique nous dit que la proportion des quinquagénaires et sexagénaires au bénéfice de l’aide sociale en Suisse a augmenté de près de 20% entre 2005 et 2010 et Caritas de préciser que pour les autres tranches d’âge on ne constate pas d’augmentation. Caritas demande ainsi de nouvelles mesures d’insertion pour les quinquagénaires et sexagénaires qui, fréquemment, pour des raisons de santé et de difficultés aigues dans le marché de l’emploi ne retrouvent pas de travail. Et puis si l’on analyse le statut social de ces personnes l’on retrouve souvent des hommes divorcés vivant seuls, qui perdent leurs repères sociaux, s’isolent et se marginalisent, l’aide sociale devenant alors une rente sociale. Caritas a proposé ainsi de créer des places de travail dans des entreprises sociales pour essayer de leur apporter dignité, sécurité, identité sociale. Une initiative louable qui met l’être humain au centre des préoccupations de la société, qui lui offre une place stable, et lui permet de se reconstruire, un défi et un pari sur l’avenir.

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9 juillet 2015 4 09 /07 /juillet /2015 16:41

~Le monde de l’art évolue à la vitesse grand V: les techniques et les supports sont nombreux, pluriels, diversifiés, imaginatifs. Souvent dans les expositions d’art contemporain nos référents se touvent bousculés, nos repères battus en brèche. Les installations, les interventions artistiques, deviennent souvent des interpellations qui modifient nos codes de compréhension et d’interprétation. De simples objets du quotidien sont détournés de leur sens premier et deviennent des objets d’art. La réalité devient au détour d’une mise en condition spécifique objet d’art. Un cas par exemple dans le monde d’aujourd’hui est la phototgraphie: avec nos appareils numériques, les iphone, tout le monde peut faire des milliers de photos, à toute occasion, les travailler avec phototoshop, les retoucher, les modifier.... presque chacun peut devenir un artiste, si la démarche du photographe que nous sommes comprend des composantes de création, d’invention, d’imagination, de mise en scène, de volonté d’aller au-delà des apparences. Si l’intuition et l’instinct jouent leurs rôles il faut qu’il y ait également cet élément de réflexion qui fait que le réel peut être interprété, transfiguré, exalté, théâtralisé, magnifié, copié, reconstruit... bref chacun a en soi une âme d’artiste encore faut-il la mettre en valeur et la concrétiser, pas toujours facile...

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