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5 janvier 2016 2 05 /01 /janvier /2016 17:15

~«Signes et traces sur l’asphalte...» le graphiste et photographe Bernhard Lochmater en est l’auteur. Il en a fait une expo au Château de Venthône dans laquelle il a présenté des photos qui nous donnent à lire des marquages sur l’asphalte avec un vocabulaire de lignes blanches qui filent à l’infini, de fléchages qui donnent la direction, l’itinéraire, la route à emprunter et à suivre, avec des lettres et des mots, des chiffres de places de parc, zigzag d’arrêts de bus, pictogrammes, traces de frein, de pneus qui abandonnent leur adn sur le goudron tout en dessinant d’étranges figures et concrétions.Ce qui ressort de cette démarche est le cadrage serré des éléments qui les isole de leur environnemnt, du contexte dans lequel ils ont été construits, et de leur statut initialement fonctionnel. Vu de très près, l’asphalte et ses rugosités, ses grattages, ses lissages, ses empreintes, ses calligraphies deviennet œuvre d’art avec une présence picturale formelle. Un travail d'observation, de captation, d'enregistrement, de notation ...pour délimiter de nouveaux langages, ceux de notre société de consommation et de consumérisme, de mobilité, de mouvements permanents, de connexion interplanétaire. Un vocabulaire de l'image et du pictogramme , qui saisit des instants de notre mémoire moderne.

Comme l’explique Françoise de preux de commission culturelle : «A partir de milliers de clichés numérisés le photographe assemble à l’écran les éléments d’un langage graphique formé de droites et de courbes, de bribes, de signaux, pictogrammes divers qu’il organise en compositions dynamiques, dans des tonalités de gris , de blancs fatigués, de jaunes lumineux ou dégradés...» Un langage où la géométrie avec ses codes, ses angles brisés, ses enchevêtrements improbables, ses maillages et ses multiples grilles de compréhension ouvre des lieux et desunivers graphiques traversés de surprises et d’emportements.

"Signes et traces sur l'asphalte"par Bernhard Lochmatter
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5 janvier 2016 2 05 /01 /janvier /2016 17:01

Uli Wirz est un artiste complet, inspiré par la nature, ses forces cachées, ses énergies, ses pulsions, ses flux souterrains, ,sesrespirations profondes: le pin torsadé, torturé, convulsionné, fragile et fort, libre dans le vent, étendant ses bras dans les forêts de Finges, l'artiste n’en finit pas de le dessiner, de le transcender, de l’emmener dans des contrées de lumière diffuse qui lui apporte tout sa présence.

L’artiste a ntoamment exposé t au Château de Venthône, des œuvres dépouillées et très denses dans leur texture et leur épaisseur existentielle.

«Durant de nombreuses années je me suis assis dans la nature. J’ai étudié, esquissé, dessiné cet arbre» nous dit Uli Wirz qui parle du Tääla, le pin des alpes, l’arolle. «Chaque arbre a sa propre forme, son individualité comme un être humain.»

Une poésie vivante

La sauvagerie et la puissance de la nature passionnent l’artiste qui affectionne également ses douceurs dans les méandres du Rhône à Finges, les étangs solitaires, les sentiers silencieux...

Se libérer de l'agitation

Architecte de formation uli Wirz parcourt d’abord le monde avant d’ouvrir son atelier d’architecte à Brigue qui l’emmène dans une vie trépidante. Son existence trop agitée, il la quittera en 1980 en devenant professeur d’art appliqué au Gymnase du Haut-Valais. Et parallèlement il va beaucoup créer pour lui, des dessins, des sculptures, des œuvres variées et riches. Comme le raconte Francoise de Preux, « dans l’espace lumineux de la page blanche, il le dessine à l’encre de Chine avec la minutie d’un geste maîtrisé. Non en naturaliste mais comme le poète écrivant un haïku...» Le dessin peut aussi devenir une abstraction, une métaphore, un voyage onirique, une sublimation, un détournement d’une réalité parfois destructrice...

Ses bronzes, ses bois rythmés de structures profondes, ses ferrailles retravaillées, patinées par les années parlent avec sincérité et simplicité, une mémoire d’objets qui ont traversé les ans. Mais l’artiste de s’arrête pas à des œuvres de dimension moyenne, il réalise aussi des œuvres monumentales pour les espaces publics, notamment «King X» pour la Bourgeoise de Brigue et «Il sogno volante sur la Piazza Volontari dellà Liberta» à Domodossola.

Uli Wirz, un artiste plasticien, que la nature nourrit
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28 décembre 2015 1 28 /12 /décembre /2015 16:45

~Deux soirées musicales de qualité et de découverte ont eu lieu les 14 et 15 novembre 2015, avec l’Ensemble Vocal Cantamabile qui présentait la «Petite Messe Solennelle» de Rossini à l’église des Jésuites de Sion. Depuis six ans Cantamabile a donné de nombreux concerts et participé à des œuvres collectives; ils se sont ainsi produits à la Ferme-Asile, dans le «Cosi Fan Tutte» de l’association Ouverture Opéra.

Cette année ils retrouvent leur répertoire plus classique avec une œuvre de musique sacrée de premier plan, la «Petite Messe Solennelle» de Gioachino Rossini. Marie-Marthe Claivaz, directrice de l’Ensemble Vocal Cantamabile et soprano lyrique, relève l’adéquation de l’œuvre avec la spécificité de Cantamabile.

«J’ai choisi cette œuvre car elle a été composée pour un petit ensemble de chanteurs, ce que nous sommes. De plus, si «La Petite Messe Solennelle» est plus ou moins classique dans sa forme et le choix des différents morceaux, elle ne l’est pas du tout dans son expression, beaucoup plus libre et anticonformiste que les messes traditionnelles. » Cette œuvre, que Rossini lui-même a défini en son temps comme le « dernier péché mortel de sa vieillesse », n’a de petite que le nom. Puissante, forte et douce à la fois, tour à tour majestueuse et intimiste, cette messe est une union parfaite entre la musique religieuse et l’art lyrique.

L’Ensemble Vocal Cantamabile a présenté cette messe dans la forme originellement prévue par le compositeur, soit avec accompagnement de piano et d’harmonium. La vingtaine de chanteurs de l’ensemble se produiront en compagnie de Daniela Numico (harmonium), Jean-Philippe Clerc (piano), Marie-Marthe Claivaz (soprano), Marina Viotti (alto), Jérémie Schütz (ténor) et Geoffroy Perruchoud (basse). « Nous avons beaucoup de plaisir à interpréter cette œuvre pleine de contrastes, qui nous amène à chanter parfois des quadruple pianos, tout en laissant sortir tout le lyrisme de nos voix. Marie-Marthe sait nous guider efficacement dans l’interprétation de cette œuvre », confiait une chanteuse.»

"La Petite Messe" de Rossini avec Cantamabile à Sion
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28 décembre 2015 1 28 /12 /décembre /2015 16:24

La poésie est denrée rare par les temps agités que nous vivons. Elle paraît peut-être parfois un peu hermétique, demande un effort, et puis les technologies modernes offrent de plus grandes scènes à l'image, au visuel et à la musique, notamment sur l'internet. Chez nous les poètes sont discrets, et ile st important de faire entendre leur voix lorsqu'elle se manifeste avec sincérité, authenticité, pureté.

Julie Delaloye, médecin de profession, qui a passé son enfance à Monthey, voue à la poésie un amour sans bornes, une forme de dévotion aussi si l’on juge par la finesse et la justesse de son langage. Après un premier ouvrage «Dans un ciel de février» qui a valu à son auteure le Prix de la Vocation de poésie de la fondation Bleustein-Blanchet Julie Delaloye a remis l’ouvrage sur le métier. Edité chez Cheyne, le 2e ouvrage de poésie vient de sortir de presse et s’intitule «Malgré la neige»....Lorsque l’on sait que les éditions Cheyne reçoivent mille manuscrits par année et que seuls les 1% trouvent grâce et sont publiés, il s’agit là d’une marque de qualité et d’authenticité indéniables. La poésie de Julie Delaloye célèbre la vie, la lumière enveloppe ses vers, ses paysages. La fluidité et la pureté de ses poèmes apportent clarté et vie à l’espace et au temps qui sont nôtres, qui construisent et structurent notre quotidien. On retrouve chez elle une sorte de légèreté aérienne, une transparence dans les êtres et les choses qui font que la naissance, l’amour, la mort deviennent naturelles, se donnent la main, créent des architectures célestes. L’espérance y est respiration profonde et adhésion au monde, à ses méandres. Un peu comme chez Hölderlin, la beauté et la lumière végétale, minérale, naturelle, humaine, nous emmènent aux origines du monde, près de la beauté et de la vérité, et malgré la mort peuvent générer des bonheurs...certes furtifs mais réels.

« XIV. Le soir qui monte

C’est encore le même chant d’été,

/ qui s’élève dans le jour pâle qui finit

,/ enveloppe de nos mains mouillées/

la fraîcheur fidèle de l’herbe, le vent

/ de la vallée, abritant parmi le lierre

,/ la joie alors de plus en plus proche

./ Tant de lueurs à bénir sous la tonnelle

,/ ailes épinglées par les feuillages,

/ et personne pour creuser nos tombes

./ Je veux te nommer, encore, et guérir

/ l’inquiétude sur le soir qui monte. »/

Malgré la neige, Julie Delaloye (Cheyne éditeur, 2015).

Julie Delaloye, une poésie à portée de lumière
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28 décembre 2015 1 28 /12 /décembre /2015 16:16
Le Cervin, symbole d'absolu, et les peintres

Le 150 e anniversaire du Cervin a été célébré avec des artistes de renom comme Charles L’Eplattenier, Albert Gos, François Gos, Emile Gos, Johann-Joseph Geisser, Albert Lugardon, Alfredo Cini, Arnold Zord, Blanche Berthoud, Kinette Hurni-Bourgeois..., la montagne mythique nous est apparue sous toutes ses faces et toutes ses nuances. «Ces artistes, amoureux de cette montagne ou l’ayant gravie, nous font découvrir «Leur Cervin», magnifique, impressionnant,sauvage ou étonnant, triangle emblématique dans sa lumière magique.»

Multiples interprétations

La «pyramide» qui attire à Zermatt des milliers d’alpinistes et de touristes fascine et envoûte toujours autant. Les artistes du XXe en ont souvent fait un thème de prédilection car cette montagne est devenue au fil des décennies un véritable symbole de l’univers des Alpes. On y retrouve à travers des œuvres très diversifiées des études sur la lumière en altitude, avec ses reflets, ses prolongements, ses diffractions, ses subtilités chatoyantes; le thème de la verticalité apparaît aussi bien évidemment comme une constante avec ses connotations spirituelles de la montagne comme élévation intérieure, méditation, contemplation. «Rassembler durant plusieurs années des œuvres d’époque et de style différents autour d’un sujet aussi fort s’est révélé un défi palpitant et exaltant.» nous dit Gérald Lange. Les genres qui ont été présentés à la galerie de la Tine de Troistorrents en 2015 allaient de la peinture à l’huile à l’aquarelle ou la gouache en passant par le dessin. Les photos étaient également présentes pour magnifier le Cervin comme un lieu magique, une sorte d’absolu., un univers minéral, un infini qui absorbe les âmes vers le haut.

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28 décembre 2015 1 28 /12 /décembre /2015 16:06

Vagues d'anémones et de gentianes

le ciel m'emporte dans ses voyages sur la mer vagabonde et mendiante

le pic-épeiche rythme le temps ralenti

de cette après-midi de décembre

à la clairière des puits d'ombre et des ruisseaux d'eau noire

les mots chantent dans la verticalité des épicéas

la lumière brûle de mille feux

sur la mousse

des messages verts et tendres comme l'espérance

et puis les effondrements de la nuit

les ruines de l'obscurité

les dépressions de la montagne

qui roule ses rocailles

je me cache dans les broussailes sèches

au loin peut-être

la naissance d'un jour nouveau

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30 octobre 2015 5 30 /10 /octobre /2015 17:11

~~De Turner à Bocion en passant par Fromentin

Il y a ce parfum d'abîmes et de lointains horizons, de pyramides et de mosquées, de lacs paisibles, de déserts oubliés, d'étendues silencieuses, l'eau tranquille du Nil , de la Mer Morte et du canal d'à côté de chez moi, les sentiers sinueux des montagnes héroïques, les contrastes atmosphériques de Turner et Constable, les langueurs lémaniques de Calame et de Bocion, le voile diaphane de Veillon, les prières des vagues de Diday.

Les peintres sont des magiciens et des poètes, des alchimistes et des passeurs, ils nous accompagnent dans notre recherche de la simplicité, de la vérité, de l'évidence...

L'aurore lisse ses nappes de lin, ses heures jaune abricot, ses plages rose thé, le chromatisme de l'éveil, les allées de palmiers sur les rives désertes, le soleil qui laboure la plage, les battements recommencés de la mer vibrionnante et les empreintes effacées de tes pas sur le sable doré, chant d'azur dans les vergers de l'infini, collines verdoyantes, saules et pins torturés, le vent râcle nos solitudes d'un froid silence, le jour se lève lentement, patiemment, les souvenirs construisent de hautes cathédrales, l'avenir en fumée de cristal...

De Turner à Bocion,  en passant par Fromentin
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16 octobre 2015 5 16 /10 /octobre /2015 17:52

Manolo Cocho, peintre mexicain, nous fait actuellement voyager dans ses tableaux aux couleurs vives et variées à l’espace Huis Clos à Sierre. Pierre Zufferey qui fait vivre cette galerie d’art contemporain, sise à près du lac de Géronde, invite fréquemment des artistes peintres d’ailleurs. Manolo Cocho a lui également un atelier en Italie, à Trieste, et Pierre Zufferey ira prochaienment dans ce pays du soleil exposer ses œuvres. Lorsqu’il y a possibilité de faire se rencontrer els genres artistiques il faut en profiter.

Des paysages montagneux, des steppes verdoyantes, des compositions rythmées, l’artiste scande la vie comme autant de plans structurés à découvrir, à interpréter, à faire siens.

Les couleurs s’assemblent et se fortifient, déclinent des horizons qui captent la réalité dans ses nuances, ses compressions et ses dépressions, des vues surréalistes parfois, où des lumières irréelles et captivantes envahissent l’espace.

On pourrait penser à des planètes ou des cosmogonies étrangères, des mondes différents, construits par l’imaginaire et le rêve, un onirisme ouvert aux voyages les plus inattendus.

Manolo Cocho à Sierre, un peintre plein d'énergies
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14 octobre 2015 3 14 /10 /octobre /2015 17:09

~~"Il faut rentrer maintenant"

Le ciel est impalpable

les ombres bleues des montagnes

deviennent diaphanes

dans le soir qui descend à petits pas

le vent à ras de terre transporte

des ondes telluriques

les anges se donnent la main derrière les collines braisées

dans l'immensité de la prairie

les paysans

le dos courbé vers la terre

jusqu'au crépuscule

semblent prier

il faut rentrer maintenant

iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii

"Estampe"

Les échassiers dans les marais immobiles

les jacinthes flottantes

qui emportent une rumeur légère

le fleuve lent et transparent

qui fait voyager nos cendres futures

l'énergie du vent

et de la lumière verte

la forêt s'allume sous la pluie tropicale

estampe

iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii

"Saints de glace"

Souffles neigeux de mai

les crocus et leurs yeux bleus

respirent discrètement dans le pré du matin

le chat sort de la grange

les paupières encore lourdes de sommeil

les églantiers sont couverts d'une fine poudre perlée

le silence et ses fragiles fougères

prient en harmonie avec le bisse

qui renaît lentement

les saints de glace sont bien vivants

iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii

"Du Rhône à Zofleux"

Les aulnes et les cyprès se sont chargés de pollen

Près du Rhône l'air est moite après la pluie fine de l'après-midi

A Zofleux les mésanges glissent près des frises du balcon

Dans le pré les primevères balancent leurs calices jaunes et fragiles

le transistor crache des mélodies des années septante

les sorbiers et les merisiers recueillent nos regards

paupières légères ivresses passagères

iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii

"Temps arrêté"

Sauge et safran

sapins et mélèzes

coteaux où les forêts grimpent jusque dans l'émail du ciel

murmure de la rivière près de ta chevelure

vignes qui courent dans le soleil du val

primevères au creux de tes paumes

les bouquets d'hortensia et les glycines enrobent le portail du chalet

le vent creuse le silence

à genoux

ne reste que le temps arrêté

dans le chandail des névés

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14 octobre 2015 3 14 /10 /octobre /2015 16:45

Nous avons rencontré pour le Nouvelliste il y a moins de deux ans Bernard Crettaz, sociologue. Un spécialiste des questions sociétales de notre canton et de la Suisse en général. On peut voir aujourd'hui que son analyse était très pertinente et est toujours d'actualité. Il avait vu bien des choses qui se sont passées depuis lors et anticipé nombre de situations et de concepts qui se développent aujourd'hui.Habitant le val d’Anniviers depuis longtemps il connaît vraiment bien les tenants et les aboutissants des mutations de notre société valaisanne actuelle. Ayant durant plusieurs décennies travaillé à Genève il possède également cette sensibilité urbaine qui permet de regarder au-delà du jour présent vers les grandes transformations que subiront demain le Valais, la Suisse, le notre planète. Philosophie, politique économie, culture... tous les domaines sont touchés, mais dans quel univers vivrons-nous demain. Interview. 

La mondialisation, le grand phénomène sociétal de ce 21e siècle:les changements économiques, politiques, culturels actuels vont-ils se poursuivre encore longtemps et l’espoir est-il encore de mise?

Au fond de moi je suis un optimisme fondamental. Je me dis qu’il faut que les choses s’accomplissent mais le sens profond de l’Histoire humaine nous ne le connaissons pas. Avec la force, le génie, la créativité de l’être humain je reste plein d’espérance. Dans les années 60-80 la vision vers le progrès, la richesse continue, la justice sociale, la maîtrise scientifique prenaient toute la place les gens étaient pleins d’enthousiasme et d’esprit de conquête; aujourd’hui c’est le monde de la crise, du chaos, de la catastrophe, les mots surgissent mais désignent plus la perception que la réalité. Ce qui me frappe le plus c’est la transformation de la cartographie d’un monde qui a changé fondamentalement. Je me sens un peu comme un Romain au moment de la décadence, il voyait qu’un monde nouveau allait naître mais il ne le connaissait pas. Regardez actuellement les gens ont terriblement peur d’ête envahis par toutes sortes de craintes mais en réalité, avec un peu de lucidité, on voit que ce sont seulement les prémices d’une nouvelle civilisation à venir.

Le Valais, dans ce chambardement et cette révolution totale,tient-illecap, notamment au point de vue culture et spiritualité?

De nos jours nous vivons sur la planète et en Suisse aussi un besoin de quête spirituelle incroyable, une demande rituelle énorme, que ce soit par le bouddhisme, le chamananisme, la pluralités de sectes. Nous traversons aussi une période de bricolage, il existe comme un appel nouveau, qu’en sortira-t-il? nous n’en savons rien. Pour ce qui est du Valais il vit depuis les dernières votations (Weber-LAT) un psychodrame, comme si le canton éait excommunié, mis à l’écart et la sortie est compliquée à trouver. Avant, la Suisse, et notre canton vivaient comme dans un Paradis, aujourd’hui c’est la fin de Paradis.Je pense qu’il faudra en tout cas dix ans pour qu’une nouvelle mentalité émerge avec la génération à venir . Les «vieux» occupent encore trop de place.

Quelles seront les principalesmutationsenValais?

Notre canton se dirige vers une révolution urbaine dans la plaine du Rhône. Les agglomérations deviendront plus importante et les villes ne seront plus de gros bourgs. Elle incarneront une sorte de Silicon Valley au cœur des Alpes. En montagne il y aura une nouvelle forme de tourisme avec le «Disneyland rose», produit de développement, un «Disneyland de l’environnement» avec la protection de la nature, et un espace dédié à la «montagne sauvage», une montagne sacrée en quelque sorte, avec ses dimensions de verticalité et d’aspiration vers le haut. Nous vivrons ainssi deux cultures, une culture touristique vendable et à côté une culture vivante, théâtrale, architecturale, esthétique.... vécue par les Valaisans dans leur être profond.

Qu’en sera-til de la démographie dans notre canton?

Dans le années à venir la mobilité deviendra de plus en plus importante avec aussi une immigration conséquente. Les idées de séparatisme évoquées dernièrement n’auront plus cours et il faudra, je le répète plus de dix ans pour que «le vieux monde souffrant» accepte de passer la main.

Et notre Valais agricole?

Nous assitons aujourd’hui à un renouveau de l’agriculture de montagne, et la vache n’a pas encore fait ce que la vigne a fait, sa révolution. Mais paradoxalement, le mythe identitaire et le Valais archaïque sont en train de s’éteindre. Le monde est en accélaration.

La politique est aussi en pleine mutation? 

Les politiciens sont là pour donner de la voix et il faut conserver l’Etat comme instance de régulation, c’est absolument nécessaire, nous pouvons le consater à l’aune de certaines dérives communaires. Evidemment il n’y pas de Valais hors de la Suisse, le monde est désormais interconnecté, tout se tient.

Notre canton peut-il se montrer ainsi positif quand il regarde versl’avenir?

Nous n’avons pas le droit de nous plaindre;le Valais sort de 40 ans d’un matérialisme féroce et parfois nous avons oublié de transmettre des valeurs fondamentales; maintenant nous devons rattraper le temps perdu.... Le Paradis que nous avons connu est maitenant ququlque peu derrière nous...

Un monde en mutation, une démographie évolutive
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