~«Signes et traces sur l’asphalte...» le graphiste et photographe Bernhard Lochmater en est l’auteur. Il en a fait une expo au Château de Venthône dans laquelle il a présenté des photos qui nous donnent à lire des marquages sur l’asphalte avec un vocabulaire de lignes blanches qui filent à l’infini, de fléchages qui donnent la direction, l’itinéraire, la route à emprunter et à suivre, avec des lettres et des mots, des chiffres de places de parc, zigzag d’arrêts de bus, pictogrammes, traces de frein, de pneus qui abandonnent leur adn sur le goudron tout en dessinant d’étranges figures et concrétions.Ce qui ressort de cette démarche est le cadrage serré des éléments qui les isole de leur environnemnt, du contexte dans lequel ils ont été construits, et de leur statut initialement fonctionnel. Vu de très près, l’asphalte et ses rugosités, ses grattages, ses lissages, ses empreintes, ses calligraphies deviennet œuvre d’art avec une présence picturale formelle. Un travail d'observation, de captation, d'enregistrement, de notation ...pour délimiter de nouveaux langages, ceux de notre société de consommation et de consumérisme, de mobilité, de mouvements permanents, de connexion interplanétaire. Un vocabulaire de l'image et du pictogramme , qui saisit des instants de notre mémoire moderne.
Comme l’explique Françoise de preux de commission culturelle : «A partir de milliers de clichés numérisés le photographe assemble à l’écran les éléments d’un langage graphique formé de droites et de courbes, de bribes, de signaux, pictogrammes divers qu’il organise en compositions dynamiques, dans des tonalités de gris , de blancs fatigués, de jaunes lumineux ou dégradés...» Un langage où la géométrie avec ses codes, ses angles brisés, ses enchevêtrements improbables, ses maillages et ses multiples grilles de compréhension ouvre des lieux et desunivers graphiques traversés de surprises et d’emportements.