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8 avril 2011 5 08 /04 /avril /2011 19:58

Un objet littéraire fascinant, étonnant, improbable... voilà tel que définie par la critique l’œuvre de Paul Eluard et André Breton publiée sous le nom de «L’Immaculée Conception» aux éditions Seghers. Les deux piliers du Surréalisme y laissent se développer et s’exprimer leur talent prolifique, créatif, baroque aussi, dans ce livre à deux mains. Une quête de la Vérité, une «philosophie poétique» qui se retrouve au travers de divers styles dont l’écriture automatique, spontanée et révolutionnaire de AndréBreton qui a toujours aimé renverser les paradigmes, les normes, et la transparence, la fluidité et la subtilité de Paul Eluard.

Le recueil s’articule en quatre volets bien différents: «L ’Homme», «Les Possessions», «Les Méditations» et «Le Jugement originel». On y découvre de la naissance à la mort cette pulsion et cet élan qui font que la vie nous pousse à toujours avancer, puis les «cinq délires» que la psychiatrie a mis au jour et classifiés et qui démontre que la frontière entre certaines formes de folie et l’univers des poètes est très ténue. Vient ensuite la découverte de l’Amour et ses pays de lumière mais aussi parfois de désespoir et finalement «Le Jugement universel» qui nous offre quelques «commandements» dont celui d’éviter la tiédeur dans notre existence comme dans toute forme d’expression artistique.

Paul Eluard qui a été poète résistant, communiste et a adhéré au mouvement Dada a également été un chantre d’un certain lyrisme amoureux, de la liberté, le jeunesse, de l’aventure. Il a aussi beaucoup communiqué avec Aragon, Philippe Soupault. André Breton qui fut lui le chef de file du Surréalisme a été notamment influencé par Paul Valéry et fut aussi le compagnon de route de l’écrivain surréaliste Jacques Vaché. On lui reprocha entre autre une certaine rigidité et un dogmatisme parfois malvenu. Il publia notamment «Les champs magnétiques» avec Philippe Soupault, un autre écrivain majeur du Surréalisme. Jean-Marc Theytaz

«L’Immaculée Conception» de Paul Eluard et André Breton aux éditions Seghers.

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8 avril 2011 5 08 /04 /avril /2011 19:56

Les éditions Zoé nous proposent la réédition de «En attendant la guerre», un roman paru en 1989, signé Claude Delarue: ce livre avait obtenu le Prix du Roman Européen et avait été publié par les éditions du Sueil. Un ouvrage qui nous parle avec force, puissance et un certain souffle de l’homme confronté à la mort, à la disparition, à l’absence et au deuil mais qui aborde aussi avec finesse et subtilité la thématique de la relation amoureuse. L’héroïne, Olga Grekova-Leber, se trouve sur une chaise roulante depuis l’accident qui a causé la mort de son mari. Désormais elle «attend la guerre», une guerre que son défunt mari avait prévue, lui qui avait fait bâtir une forteresse sophistiquée sur un abri antiatomique. Olga écrit et pour donner une seconde vie à ses feuillets elle a fait venir près d’elle un secrétaire qui devrait s’occuper de l’édition posthume de ses écrits. Régulièrement Olga et le secrétaire font de petites promenades qui nouent entre eux certains liens et qui développent complicité et intimité. C’est ainsi qu’une relation amoureuse va prendre naissance entre eux; le secrétaire va transformer leurs promenades en véritables randonnées en montagne, transportant Olga sur son dos jusqu’à l’épuisement. Cette histoire naît sous l’œil de Tanguy, le régisseur du domaine. La nature occupe également une place importante dans ce livre, avec ses forces invisibles, ses nuances, sa violence, sa grandeur, sa noblesse, sa majesté, sa somptuosité, ses obscurités...

Claude Delarue est l’auteur d’une trentaine de romans, d’essais et de pièces de théâtre, il est également dramaturge et essayiste. Sa formation initiale est musicale et aété suivie à l’Académie de Vienne; il vivra à Hambourg et Berlin et travaillera pour le CICR au Proche-Orient, dans la bande de Gaza. Claude Delarue vit actuellement dans la capitale française, pratiquant la critique littéraire et remplissant la fonction de conseiller éditorial. «En attendant la guerre» de Claude Delarue, aux éditions Zoé.

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25 mars 2011 5 25 /03 /mars /2011 21:26

Un prix Interallié 2010 pour «L’amour nègre», c’est une consécration internationale pour l’écrivain romand Jean-Michel Olivier. Après Charles Lewinsky, Matthias Zschokke, Claude Alain Sulzer la Suisse francophone gagne des galons ces deux dernières années; il aura fallu attendre l’espace d’une génération pour que les exemples de Jacques Chessex, Georges Borgeaud... trouvent des héritiers dans le rayonnement la littérature romande.

 

1. Jean-Michel Olivier, on sent le temps et l’espace s’agrandir, la vie devenir plus douce lorsque l’on reçoit un tel prix, si prestigieux ?

—En même temps que l’espace s’agrandit, la vie s’accélère, on rencontre beaucoup de monde, le plus souvent très bien attentionné, d’ailleurs. Mais cette farandole, si elle est douce et légère, donne aussi le vertige ! Sans parler des attentes de l’éditeur, des lecteurs, des journalistes…

 

2.Vaud et Genève se disputent maintenant l’écrivain Jean-Michel Olivier. Êtes-vous tout simplement trans-lémanique?

— Comme vous le savez, ma mère est italienne et mon père était vaudois. Ma famille n’a cessé de bouger, avant de s’établir à Genève, où j’ai fait mes études et écrit la plupart de mes livres. Mais au contre de cette vie, il y a le lac, qui est notre «petite mer intérieure», disait Ramuz. Je ne pense pas être d’un canton plutôt que d’un autre: mais un écrivain lié au lac et aux fleuves. Comme à la mer, d’ailleurs…

 

3. On vous considère aujourd’hui comme l’un des meilleurs écrivains romands de votre génération. Le Prix que vous avez reçu est-il déjà en train de vous donner des ailes parisiennes?

— Oui, l’un des bonheurs de ce Prix, c’est d’ouvrir des portes, de faire tomber des murs, de traverser toutes sortes de frontières. Invisibles, mais bien réelles. Comme celle qui existe entre la Suisse romande et la France, par exemple. En me récompensant, les jurés de l’Interallié voulaient sortir du microcosme parisien, prendre du recul et respirer un peu l’air du large, me semble-t-il. Et ils ont aimé L’Amour nègre parce qu’il faisait le tour du monde et se jouait des frontières…

 

4. «L’amour nègre» est une satire, une comédie chez nos people modernes, qui nous fait découvrir aussi un monde de plus en plus globalisé qui tombe dans les travers humains plus archaïques. Comment vivez-vous les changements sociétaux contemporains?

—J’essaie de décrire, avec le recul de l’humour et de la satire, un monde qui part dans toutes les directions. Un monde fascinant, imprévisible, constamment en mouvement, comme les couches telluriques ou les océans! Qui aurait pu prévoir, par exemple, les soulèvements populaires dans les pays arabes? Pourquoi ont-ils lieu aujourd’hui? Et là-bas? Je crois que c’est l’un des effets (positifs) de la globalisation de l’information (Internet, Facebook). Mais aussi le résultat de cette mondialisation désastreuse qui élargit sans cesse le fossé entre les peuples, et creuse les inégalités dans chaque pays. C’est aussi cela que j’ai essayé de décrire dans mon roman.

 

5. Vous pratiquez avec bonheur la littérature mais appréciez aussi beaucoup le football, l’art musical. Qu’est-ce que ces langages artistiques et sportifs évoquent-ils chez vous?

— Ces trois arts (car le football est un art!) ont en commun, pour moi, de faire la part belle au jeu. Écrire, c’est jouer avec les mots. Comme faire de la musique, c’est jouer avec des notes. On dit d’ailleurs «jouer de la musique». Et l’essence même du foot, c’est le jeu. Avec le ballon et avec les autres. C’est pourquoi ces trois arts sont universels: on écrit chez soi, à partir de soi, mais pour les autres. On ne sait jamais pour qui l’on écrit. Mais il y a toujours un œil et une oreille pour vous lire quelque part…

 

6. Esprit d’ouverture, finesse d’écriture, gravité et légèreté, l’écrivain que vous êtes se sent bien dans ses livres...?

— À chaque livre, comme un artisan, j’essaie de faire mieux que le précédent. Mieux, cela veut dire trouver la forme adéquate à ce que je veux exprimer ou suggérer. C’est tantôt le récit, tantôt le roman, tantôt la satire ou le conte philosophique. Ce bonheur, cette adéquation, n’arrive pas à chaque fois. Mais lorsqu’elle se produit, c’est toujours un petit miracle. Et un grand bonheur. Mais il ne faut pas oublier que c’est toujours le lecteur qui a le dernier mot!

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22 mars 2011 2 22 /03 /mars /2011 16:57

Crocus et anémones

 nudité de la verte prairie

silence et  murmure fragile

il pleut

des  instants de cristal

sur le velours du printemps naissant

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14 mars 2011 1 14 /03 /mars /2011 20:36

Le vent s'est levé sur la dune

Poussières d'étoiles

Silence de bleu et de noir intense

Il se dessine en moi

des grèves sauvages

des landes désertes

où galopent  des chevaux

Entre la mer et l'horizon vert

des minutes d'éternité

celles qui nous emportent au-delà

 de nous-mêmes

et de nos questionnements

sur les crêtes neigeuses de l'océan

Tout près du ciel 

et de ses fluides étendues  

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14 mars 2011 1 14 /03 /mars /2011 20:26

110685yn[1]Le dernier livre de Christian Michaud, écrivain valaisan établi à Verbier et en France, vient de sortir de presse. Il s’intitule «Je rampe devant ton fard comme glisse le tueur dans la pénombre» et est paru aux éditions Persée.

 

Il rassemble une série de textes poétiques qui allient sensibilité, finesse de perception, justesse d’écriture. La femme y est souvent présente et elle se retrouve avec subtilité dans les formes de certains paysages neigeux, les mots sonnent avec légèreté, fébrilité,fragilité, dessinant les dédales de formes évanescentes et érotiques qui célèbrent la féminité dans tous ses mystères et toutes ses magies. L’amour guide note quotidien ou fait que nous nous y perdons...

  

1.M. Michaud, vous avez commencé par écrire des romans. Comment en êtes-vous venu à la poésie et à la prose poétique?

En fait, si on y regarde de plus près, mon langage écrit a toujours été la prose poétique. Le seul peut-être qui y échappe, c’est «Le Roman de l’illusoire». C’est la construction la plus romanesque

de ce que j’ai fait jusqu’à maintenant.

 

 

2. Vos écrits, les romans surtout, ont quelque chose de fort et une sorte «d’intériorité», qui nous parle des malaises profonds de l’être humain, de ses questionnements existentiels, de ses rapports avec la mort, par exemple dans «Nécrose». Quelles sont les thématiques qui vous préoccupent le plus? L’amour, la mort, la solitude...?

Oui, ces trois mots sont exacts. L’amour dans ce qu’il représente de difficultés relationnelles et d’impossible osmose. La mort, non forcément dans ce qu’elle a de gravité existentielle ou de doute métaphysique, mais plutôt dans ce qu’elle a de puissance suggestive au travers des mots et des mises en image par les mots. La solitude aussi que traduit la difficulté de vivre avec l’autre, mais aussi le confort contemplatif que cette solitude permet et implique. On peut y ajouter les contraintes sociales, principal sujet du «Carcan», et l’exil aussi, qui me semble être le vécu de tous les instants.

 

 

3. Quelle est la place de l’écriture dans votre quotidien depuis que vous vous y consacrez pleinement et que vous avez arrêté l’enseignement. Est-ce une respiration vitale, un mode d’être, une façon de saisir le monde et la réalité, une fenêtre sur le monde?

Oui, c’est tout cela à la fois. Toutefois, l’expression la plus juste en ce qui me concerne me semble être: respiration vitale. Ce qui m’a fait d’ailleurs le plus souffrir, c’est lorsque je me suis rendu compte que je devais impérativement mettre l’écriture de côté pour pouvoir poursuivre le plus honnêtement possible mon travail d’enseignant, les deux activités étant beaucoup trop lourdes à mener de front. L’écriture est un exutoire formidable pour moi, une toute première nécessité. C’est à mes yeux un acte grave et exceptionnel. C’est peut-être la raison pour laquelle j’écris des choses qui paraissent difficiles.

 

 Parlons édition: vous avez publié quelques ouvrages chez Zoé, puis vous avez changé d’éditeur. Avec l’arrivée du numérique et de l’internet, la multiplication des publications, est-ce plus difficile aujourd’hui de trouver un éditeur qui a pignon sur rue ou finalement est-ce secondaire tant que l’adéquation entre le projet d’écrire et la publication se fait sans trop de soucis, financiers, notamment?

C’est une question extrêmement complexe et importante. Je vais essayer d’y répondre rapidement: D’abord, il est quasiment impossible d’entrer dans une grande maison d’édition. Et les raisons données aux refus sont «insondables», quand on veut bien vous en donner. Ensuite, en tant que provincial en France ou en tant que suisse romand, on peut dire que la plaque parisienne est pratiquement imprenable. Or c’est sur cette plaque-là que tout se joue. Enfin, avec le temps et mes multiples sollicitations auprès des «grands éditeurs», j’ai obtenu la conviction que l’on n’entre pas dans ces «hauts-lieux» sans y être très intimement invité, si vous voyez ce que je veux dire. Cela dit, si un écrivain a la chance d’être suivi par un éditeur qui lui sera resté fidèle, le problème de l’édition est pour lui résolu. Cela n’a pas été mon cas. Demeure alors la question d’être lu et reconnu. Il existe différentes formes de petites éditions dites participatives très dynamiques qui permettent cette ouverture sur le monde éditorial. En ce qui me concerne, j’ai voulu augmenter cette potentialité de lecture en créant mon propre site internet.

 

 

 

4. Pensez-vous que la littérature romande ait du point de vue contemporain des spécificités propres ou bien suit-elle les grandes tendances françaises et américaines?

Je crois que la littérature romande a dépassé depuis longtemps les frontières de son propre «terroir». Elle se mondialise, en quelque sorte. Et à mes yeux, c’est un bien. On aspire de plus en plus à une sorte d’universalité de la pensée. Je ne veux pas dire que l’on ne peut plus écrire des choses importantes en s’inspirant de la «communauté retreinte», de son village, de sa rue, mais je crois que l’écriture a pour essentielle raison d’être - et cela depuis toujours - cette faculté indélébile de propagation universelle des idées et des actes.

 

 

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7 mars 2011 1 07 /03 /mars /2011 19:22

La Printze écume

les tourbillons retiennent

la clarté du ciel dans leurs chevelures folles

les aulnes segmentent l'horizon

respiration sourde de la mousse

près du rocher humide

sur le visage de la rivière

des éclats de vitrail

mes doigts plongent

dans la lumière des frondaisons sauvages

une prière monte aux lèvres

celles des eaux primales

 qui ont travaersé la nuit

pour ouvrir nos yeux

 

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7 mars 2011 1 07 /03 /mars /2011 18:28

013374ub-1-.JPG«Syllabes au vent», voici le quatorzième ouvrage de poésie de Andrée Pfefferlé qui sort aux éditions A la Carte à Sierre.

Un parcours métronome,avec chaque année un nouveau recueil de poèmes qui nous apporte lumière, délicatesse, pureté et fraîcheur.

Professeur de musique durant plusieurs décennies, Andrée Pfefferlé sait travailler avec justesse et finesse le rythme de ses vers, apportant fluidité, vitalité et transparence au poème. Comme le dit Joseph Lamon dans sa préface Andrée Pfefferlé soigne la manière. Sa vie de musicienne est bien là, sobre et sans compromis. Le mariage du mot et de la pensée compose cette symphonie du verbe qui interpelle, séduit, incite à la relecture et se conclut dans l’émotion....» Pour son quatorzième opus Andrée Pfefferlé nous fait renouer avec des thèmes qui lui sont chers comme la fuite du temps , qui nous prend, nous enveloppe et nous emporte irrémédiablement, avec la nature, les saisons, les envols et flamboiements de lumière, avec les êtres chers qui l’ont entourée, avec la parole du poète toujours en quête d’un peu de beauté et de vérité: «Un sentier occulte à travers bois/s’esquisse pour conduire les pas/de qui est en quête de déchiffrer/le grand livre ouvert du vivant/d’y saisir une parole de beauté/afin de s’arracher à la pesanteur du monde/ ce séjour étroit où passent/des ombres fugitives.../».

André Pfefferlé fait preuve d’une rigueur et d’un travail soutenu dans ses recueils, elle y met son cœur et son âme, sa sensibilité au monde qui l’entoure et son esprit d’analyse. Elle est en accord avec l’univers et parvient à y déceler des parcelles d’éternité, des instants de lumière, des lieux de partage, des êtres de grande humanité, des existences humbles, sincères et fortes. La poétesse sédunoise a commencé à écrire sur le tard mais depuis quatorze ans elle a développé un parcours poétique qui lui est propre et de valeur. Jean-Marc Theytaz

«Syllabes au vent», de Andrée Pfefferlé, aux éditions à la Carte, Sierre.

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2 mars 2011 3 02 /03 /mars /2011 20:50

Brume floconneuse

 la vallée du Rhône déroule ses parchemins vitreux

le silence donne naissance

à une douce mélodie flûtée

les mains jointes

longer le fil des heures

le regard ouvert

sur l'impatience de ne plus s'appartenir

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18 février 2011 5 18 /02 /février /2011 17:24

Le fleuve endormi

 

Le sentier d'humus le long du fleuve

rassemble mille pas évanouis

Les buissons de sureau

les bouquets de vernes

les clairièresespacées

les brassées de lumière

inondent ler regard

Sur les pierres

près  des rives

le poids du temps

le limon où sont venues les mésanges

boire à la source

Et le silence du fleuve endormi

ses litanies d'écharpes soyeuses

la douce brise

qui berce notre mélancolie

ta voix ronde

sur l'eau de marbre et de vent

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  • : Textes poétiques, de création- Textes critiques sur des expositions d'art, des sorties de nouveaux livres en Valais et en Suisse.
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