«Champ mineur» de Francine Bouchet, un livre de poésie tout de retenue et de justesse, de vibrations et de puissance.
Une écriture qui dit l’intériorité, la vie, la mort.
«Un homme dressé comme les poèmes dressés par quelqu’un, dressés comme les stèles dans un champ, dans le champ qui accueille le jardin et la maison, le champ vaste, immense et mineur, où creusée une cavité par les étoiles qui le surplombent, une cavité, un creuset accueillant une naissance, la naissance d’une voix. Sa voix à elle. ...» nous dit Jacques Roman dans sa post-face.
La poétesse saisit le jour et ses naissances, ses petites morts, le vent du large apporte ses embruns et entraîne nos regards vers cet infini qui s’ouvre sur le proche et le lointain, l’intérieur et l’extérieur.
La maison est vaste, elle abrite la vie sous toutes ses formes, le jardin nous attend aussi et ses roseaux frissonnants,ses asphodèles, ses eaux vivantes, mais toujours, dans la profondeur de champ, le sommeil et la mort, l’éternité qui nous fait regarder au loin.: «Sable et neige/les traces qui s’arrêtent/me forcent au silence/Suis-je vraiment prête?/je laisse derrière moi/des pays orchestrés/quelle est cette litanie/qui prend feu sous la terre?»
Francine Bouchet parle avec elle-même, avec le monde qui l’entoure, avec la voix des univers parallèles, le poème prend corps, retient les vents et les souffles légers qui remplissent les espaces entre les êtres, les objets, les choses, les situations.
Ses textes sont de sable, de feu, d’argile, d’eau, ils deviennent sculptures, volumes et couleurs, la voix du poète traversant les âges,engendrant des germinations, des naissances de paroles, de musiques, de rythmes, de fluidités poétiques.
Francie Bouchet publie aujourd’hui son deuxième ouvrage. Après avoir été enseignante, libraire, elle va développer sa joie de partager, de faire éclore les sensibilités des jeunes en créant les éditions La Joie de lire. Elle a publié son premier ouvrage poétique en 2004, un recueil intitulé «Portes de sable» qui avait été remarqué, elle renouvelle l’exercice aujourd’hui, avec une poésie toute de densité et d’intériorité.
« Champ mineur» de Francine Bouchet, aux éditions de l’Aire.