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14 juillet 2011 4 14 /07 /juillet /2011 20:43

2678416595_0da8d04c58.jpg«Champ mineur» de Francine Bouchet, un livre de poésie tout de retenue et de justesse, de vibrations et de puissance.

 

Une écriture qui dit l’intériorité, la vie, la mort.

«Un homme dressé comme les poèmes dressés par quelqu’un, dressés comme les stèles dans un champ, dans le champ qui accueille le jardin et la maison, le champ vaste, immense et mineur, où creusée une cavité par les étoiles qui le surplombent, une cavité, un creuset accueillant une naissance, la naissance d’une voix. Sa voix à elle. ...» nous dit Jacques Roman dans sa post-face.

 

La poétesse saisit le jour et ses naissances, ses petites morts, le vent du large apporte ses embruns et entraîne nos regards vers cet infini qui s’ouvre sur le proche et le lointain, l’intérieur et l’extérieur.

 

 La maison est vaste, elle abrite la vie sous toutes ses formes, le jardin nous attend aussi et ses roseaux frissonnants,ses asphodèles, ses eaux vivantes, mais toujours, dans la profondeur de champ, le sommeil et la mort, l’éternité qui nous fait regarder au loin.: «Sable et neige/les traces qui s’arrêtent/me forcent au silence/Suis-je vraiment prête?/je laisse derrière moi/des pays orchestrés/quelle est cette litanie/qui prend feu sous la terre?»

 

Francine Bouchet parle avec elle-même, avec le monde qui l’entoure, avec la voix des univers parallèles, le poème prend corps, retient les vents et les souffles légers qui remplissent les espaces entre les êtres, les objets, les choses, les situations.

 

 Ses textes sont de sable, de feu, d’argile, d’eau, ils deviennent sculptures, volumes et couleurs, la voix du poète traversant les âges,engendrant des germinations, des naissances de paroles, de musiques, de rythmes, de fluidités poétiques.

 

Francie Bouchet publie aujourd’hui son deuxième ouvrage. Après avoir été enseignante, libraire, elle va développer sa joie de partager, de faire éclore les sensibilités des jeunes en créant les éditions La Joie de lire. Elle a publié son premier ouvrage poétique en 2004, un recueil intitulé «Portes de sable» qui avait été remarqué, elle renouvelle l’exercice aujourd’hui, avec une poésie toute de densité et d’intériorité.

 

« Champ mineur» de Francine Bouchet, aux éditions de l’Aire.

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3 juillet 2011 7 03 /07 /juillet /2011 16:14
  • 2929811322_2eb7261e1f.jpgLe ruisseau et ses éclats de ciel brisé
  • emportent nos mains jointes
  • la forêt tremble de de tous ses membres
  • la tempête a fondu sur les hauts de la vallée
  • fêlures du temps dans les craquements de mélèze
  • les voix perdues sous les mousses
  • chantent des airs oubliés
  • enfance chevillée au corps et à l'âme
  • dans les prairies de l'alpe esseulée 
  • courent les esprits de nos défunts
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27 juin 2011 1 27 /06 /juin /2011 17:11

5353047512_d1ec1ba0a2.jpgLa musique des grillons dans l'herbe haute

les syllabes de l'eau verte sur l'étang

les vent qui emporte nos paroles

les silhouettes des promeneurs

déambulant avec nonchalance

dans les  allées symétiques de peupliers

la chaleur gagne nos corps et nos âmes

l'été déverse ses urnes de lumières vivantes

il fait clair

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20 juin 2011 1 20 /06 /juin /2011 20:20

3849767291_d344cd0439.jpgLe soleil blanc sur l'arête de granit

Les névés comme des épées luminescentes

Les chamois blottis dans les anfractuositiés herbeuses

Et le vent

doux et léger

et le pierrier

muet et pesant

et les champs de rhododendrons

 leurs calices de liqueurs rosées

et le bisse qui serpente

 et suit les renflements de la vallée

et le pas

souple et vivant

battements magiques

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26 mai 2011 4 26 /05 /mai /2011 20:21

111458q7[1]Fernand Beney d’Ayent vient de sortir son premier roman aux éditions Cabedita. Une histoire qui se passe pour une bonne partie dans la montagne, la Dent-Blanche en particulier, qui allie l’immensité et l’infini de l’univers minéral, glaciaire avec la densité et la profondeur des sentiments des personnages. Un livre dynamique. bien rythmé , qui parle d’un Valais authentique et fort, ancré dans une certaine forme de tradition et de croyances. Interview de l’auteur Fernand Beney.

 

1. «Le monde d’en haut» est votre premier roman. Qu’est-ce qui vous a ouvert les chemins de l’écriture?

 

J’aime la poésie et j’en écris depuis longtemps. Bien de mes amis me disaient, écris! Cela fait un moment que l’idée d’écrire un roman en incluant des poèmes voyageait dans mon esprit. Mais écrire un roman lorsqu’on bosse tous les jours (au tribunal des mineurs) me paraissait aussi difficile de franchir le mur du son à bicyclette. Puis, un jour, j’ai retroussé les manches et je me suis mis à l’ordinateur, j’écrivais les samedis et dimanches matins d’hiver

.

2. Pourquoi avoir choisi le genre romanesque au lieu de la nouvelle, de la poésie ou autre forme littéraire?

 

Pourquoi le genre romanesque, en fait je n ‘ai pas trop réfléchi, le roman s’est imposé... Et puis le roman c’est génial, on peut aller et venir, et changer le cours des choses, ce que l’on ne peut pas faire dans la vie.

 

 

3. Votre premier ouvrage développe un fil narratif ayant trait à la montagne, la Dent Blanche et au Valais. Vous y avez un ancrage particulier, une relation fusionnelle avec ce pays?

 

Bien sûr que j’ai un ancrage très fort du Valais. Pour mon premier roman je me devais d’être crédible, j’ai donc situé l’histoire en Valais et dans la montagne. J’étais aspirant guide quand j’étais jeune et j’ai parcouru les Alpes, la Dent Blanche était ma préférée. Je l’ai escaladée une dizaine de fois, j’emmenais mes amis. Dès que j’ai commencé à écrire je me suis trouvé à l’aise dans ce monde.

 

 

4. La montagne c’est pour votre personnage une sorte de pèlerinage vers la spiritualité, l’absolu, l’infini, une attirance pour ce qui relève de la verticalité et de l’ascensionnel?

 

Je suis catholique, je fais partie de la Concordia, coeur d’hommes d’Ayent, il m’arrive donc de chanter la messe. Je suis assez passionné d’astronomie et les astrophysiciens écartent la présence de Dieu de l’histoire de l’univers, même en remontant la chaîne de causalité, ils l’ignorent même au début. Pour moi, il a y quelque chose, une fois du hasard, 10 fois du hasard , mais pas 100 fois. Je résume, dans la vie de tous les jours, le monde d’en bas, difficile de voir la présence de Dieu mais lorsque je suis en montagne, cette présence, elle est partout...

 

 

5. La mort, la fatalité, l’amour, ses errances... des thèmes qui vous attirent?

 

Bon, je ne pourrai jamais écrire un roman sans une histoire d’amour.... Pus on avance dans la connaissance de l’univers, de ce qu’il a été, de ce qu’il est et de ce qu’il sera, plus on se pose des questions sur l’au-delà. On va où, on devient quoi. La mort ne me fait pas peur, mais c’est tellement fascinant d’imaginer ce qu’il peut y avoir après ?

 

 

6.Quels sont les auteurs qui tiennent à coeur et vous ont incité à écrire?

 

Ce n’est pas un auteur ou un autre qui m’a incité à écrire, c’est un processus qui était en veilleuse et que j ai réussi à faire démarrer.

Mes auteurs, (je ne suis pas un grand lecteur), Baudelaire pour la poésie, tant d’autres aussi, mais Baudelaire pour la musique de ses vers. J’adore Giono, Kessel, St Ex enfin, je suis assez éclectique. Lorsque j’ai commencé ce roman, j’avais sur mon bureau, Mme Bovary, les cavaliers de Kessel, le chant du monde de Giono et Manon des sources de Pagnol, ils me servaient de références pour construire le mien.

 

 

7. Des projets?

 

Bien sûr, le deuxième roman est déjà en route et l’histoire en boite. J’ai eu tant de plaisir à écrire le premier. Je pense, objectivement, que le fait de mettre des poèmes dans un roman (il y en a quelques-uns dans mon premier ouvrage), peut avoir ses lecteurs. Je vais donc continuer dans ce sens.

 

«Le monde d’en haut» de Fernand Beney, aux éditions Cabedita.

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2 mai 2011 1 02 /05 /mai /2011 20:55

2506254080_d8a3c8e8d9.jpgLa pluie

douce et légère

une fleur fragile

de transparence et de lumière

elle est blanche elle est feutrée

 tombe dans tes yeux

comme larmes d'azur

qui font communier

ciel et terre

en un bouquet

de subtilsparfums

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29 avril 2011 5 29 /04 /avril /2011 19:56

La forêt escarpée noie mes pensées

Falaises et soubresauts

émaillent mon chemin

Les pins chantent

comme grillons

en plein zénith

j'écoute la respiration du jour

Dans la serande

les sorbiers  s'offrent aux mésanges

leurs chants emplissent l'espace

Un bouquet de paroles

au silence blanc de ton absence

Nos pas glissent sur la litière brune

des formes abandonnées

au temps qui efface tout

des signes fragiles

sur l'ardoise d'humus perlé

Regarder toujours plus loin

avec l'espérance

comme vive lumière

avec le corps

 comme vive appartenance

 Un monde

de silhouettes évanescentes

dans lequel ton regard apparaît

une montagne magique qui prolonge

nos croyances

timides et  flageolantes

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25 avril 2011 1 25 /04 /avril /2011 17:38

452335104_0e986cface.jpgIl pleut des pétales roses

les magnolias sont en fleurs

Orages de violine

les lilas remplissent l'après-midi

 de leurs embruns enivrants

Ondoiements des prairies dans l'air atone

le vent mouille les heures lentes

de ses soubresauts

Parchemin de bleuets

le ciel emporte

les voix discrètes et délicates

du printemps

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19 avril 2011 2 19 /04 /avril /2011 15:11

Le fil du fleuve

l'existence en douce fluidité

les jours dans la clarté d'avril

la peur

accrochée à l'hiver

partie au vent mauvais

les yeux rieurs de la fillette

les tussilages pleins de soleil

ses mains d'enfant

qui tiennent fermement le petit bouquet

s'arrêter

caresser le chat

regarder couler le temps fleuri

celui de Lili

de son rire espiègle

de sa fraîcheur

si bienfaisante

de ses mots si précieux

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18 avril 2011 1 18 /04 /avril /2011 20:42

Fleurs de pommiers

blancheur immaculée

pluie de merisiers

pétales incandescents

la brise glisse sur le flanc de la vallée

dans mes veines

les battements

de la vivante saison

il fera clair

derrière ce trop plein

d'incendies fous

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