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28 août 2009 5 28 /08 /août /2009 22:16
Le «Chant des cépages romands» de Maurice Chappaz, un agréable et poétique livret qui est paru récemment aux éditions MiniZoé à Genève: un texte frappé par la profondeur et la sensibilité du poète valaisan qui nous offre une approche très forte, matérielle et spirituelle aussi du vin, de la vigne, de ses travaux.
Le Valais, certaines de régions de Romandie aussi, sont modelées par la main de l’homme qui a façonné des terrasses, créé sur les coteaux abrupts des parchets aux géométries aériennes impressionnantes, qui a sculpté le paysage de ses mains en réalisant des vignes aux cépages multiples et diversifiés.
 Chappaz connait cet univers de manière substantielle et essentielle, de par ses racines, de par son expérience propre, de par son art. Il a écrit ici un Chant qui «est d’abord un hommage à la matérialité de la vigne»...
«Bien des notaires qui ne prêtent pas attention à leurs épouses, goûtent, tâtent, regardent respirent, mirent une carafe de vin dans un rayon de soleil comme s’il s’agit d’une personne, de leur vraie femme, de leur enfant. Ils ont des gestes câlins pour prendre leur verre, une bouche futée, des mots d’amoureux...
Tirer sa nourriture d’un champ et se taire, voilà sans doute la moins vaine des occupations humaines», nous dit l’auteur.
Dans cet ouvrage, Chappaz nous parle de la vigne, du vin, des nectars qui enivrent l’âme et le cœur, mais également du savoir-faire séculaire des vignerons «marieurs de plants», des vendangeurs à la main et au geste habiles, des tonneliers qui savent choisir les meilleurs bois pour les «douves sacrées».
Comme le dit Isabelle Rüf dans sa préface, le «Chant des cépages» parle aux yeux, vibrant de pêchers roses, de ceps noirs, d’herbes vertes sur les pentes grises, de vin roux.... c’est forcément aussi un hymne au goût: l’amertume, le miel, la mâle astringence du gamay, le «bouquet de marguerites écrasées», «la verte sève veloutée de l’hermitage», le «long, long parfum de réséda du riesling».
Et quel bonheur de l’allitération pour mieux chanter.»
Il ya les cépages, la terre, les plantes mais aussi le granit, la mollasse, le silex, les glaciers, là-haut tout près du ciel, et puis le climat avec la roche ensoleillée et des sucs souterrains.
Les secrets de l’amigne, de l’arvine, des pinots gris, la malvoisie, le païen... nous emportent en des voyages intérieurs magiques que nous ne saurions oublier sous aucun prétexte.
L’ouvrage est agrémenté et rythmé par de magnifiques illustrations de Palézieux, dont la sobriété, le dépouillement, la justesse de tons et de valeurs impressionnent toujours. «Chant des cépages romands», Maurice Chappaz, MiniZoé, Genève.
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