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5 mars 2009 4 05 /03 /mars /2009 22:34
Une histoire banale, une histoire quotidienne, une histoire touchante, celle d’un pasteur qui meurt subitement d’un infarctus et laisse derrière lui une veuve de cinquante-trois ans, une fille de vingt-quatre et... une maîtresse de trente-huit ans.
Tout un petit monde qui soudainement se trouve confronté à la mort prématurée, inattendue, dévastatrice, qui fait basculer les habitudes, les apparences, qui vient chahuter le rythme de vie de chacun, qui met au grand jour ce que tous les paroissiens savaient déjà, bref une mort qui intervient comme un orage, bruyant, mouvementé, charriant dans ses courants forces et énergies négatives, de celles qui peuvent parfois se transformer en eaux purifiantes...
 Anne Rivier, l’auteure, est originaire de Bienne elle a passé quatre ans en Iran, travaillant dans un projet de développement notamment structuré et managé par son mari. En Suisse elle vit dans plusieurs villes de Romandie et nous raconte dans son ouvrage avec finesse, sensibilité et beaucoup de nuances un pan de vie d’une petite communauté de chez nous.
Ton ironique et acerbe.
Là, dans cet ouvrage enlevé, sur une centaine de pages au Regretté, au mal Eteint, au trop Silencieux, à Monsieur l’Increvable, l’Inextinguible... nombre de paroissiens en prennent pour leur grade, la maîtresse comprise, la femme du pasteur soumise à mille et une obligations, déformations, habitudes destructrices....
 Et l’Amour, floué, trompé, écrasé, l’amour solaire, mais aussi l’amour des clandestins, des pauvres, des réfugiés, des chômeurs, l’amour donné à certains, enlevé aux autres, l’amour unique, mais aussi l’amour des femmes, au pluriel. Suffisance naïve.
Et puis on y parle aussi du «ronron existentiel» des paysans, des villageois, de leur suffisance et de leur confiance en eux-mêmes qui atteint parfois la naïveté et la candeur, des existences «réussies» qui n’en sont pas, des mensonges, des masques, des apparences, des hypocrisies en flux continu....
Bref un ouvrage décapant, qui en dit beaucoup sur ce que peut être une petite communauté, avec ses personnages ambigus, ses prophètes d’un soir, ses personnages inspirés, ses pièges permanents.
Un récit rythmé, qui tient en haleine le lecteur avec un suspense bien mesuré et coloré.
 Anne Rivier n’en est pas là à son coup d’essai, elle a déjà écrit plusieurs livres, dont des nouvelles sur des faits quotidiens, anodins parfois, mais qui offrent toujours un pesant de vie et de «relationnel». 
Anne Rivier «Ecrivain d’Amour» aux Editions de l’Aire.
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