Soleil foudroyé soleil étranglé
lumière fluide et chaude
voûte de cathédrale
table d''émeraude
Du soleil
partout
toujours
jusque dans la foudre
et l'amour fou
Soleil foudroyé soleil étranglé
lumière fluide et chaude
voûte de cathédrale
table d''émeraude
Du soleil
partout
toujours
jusque dans la foudre
et l'amour fou
Bière ambrée
fleuve reptilien
le ciel s’est fragmenté
sur la surface de l’eau
le vent souffle
dans les combes enneigées
réveille les lagopèdes
pétrifiés par le froid
union organique
du haut et du bas
de l’instant
et de l’infini étoilé
silence de corail
dans la mer etale
Les feux de la SaintJean
les danses sur les collines
de village en village
le temps de l’attente
le temps de l’espérance
les ailes de papillons
sur les réverbères
les reflux des hautes marées
contre les murs de la nostalgie
le soleil a glissé
sur les arêtes de granit bleu
les fermentations lunaires
commencent
En suivant la lisière de la forêt
fûts d’épicéa
mélèzes échevelés
des harpes éoliennes
qui jouent
une musique subtile
et tendre
dans la tiède après-midi
d’un février nistalgique
Fleur de lilas
dans un coin de la mémoire
pour traverser
la solitude bleue
de l’hiver
Frange temporelle
accrochée aux reflets
de l’étang gelé
réunit les mots
de prophètes
et des moniales
de ce château de silence
Le vent est passé sous la porte
l’instant se referme sur lui-même
Sur les pages
d’une neige de satin
court le vent du sud
calligraphe des airs
dessine des lignes
qui sont des épures
des pétales de muguet
des symboles aériens
adjointure magique
avec les astres du ciel
Glacier de vagues et de vives écorchures
pages de vélin et de peau de truite
langage minimaliste
pour serrer
le lointain et l’infini
par la gorge
Un muret de pierres sèches
le poids de sa présence granitique
sur l’étendue déserte
sa peau de lichens lessivés
et les tremblements
de ses émotions centenaires
son cœur de sang nyrtillé
dans la paume de mes mains
Le veilleur
allume les becs de gaz
La rue prolonge le jour alangui
sur les façades de briques rouges
Les terrasses
parlent en un doux murmure
Dans les alcôves
les amants laissent parler
leurs corps enlassés
doux secrets d’un été oublié
Moineau petit
ses pépiements
qui glissent dans le silence
comme une eau verte
dans la clairière
et un vent aigu
dans les branches
des saules argentés
sur les berges fluviales