23 mai 2020
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18:29
La pluie
grise et morne
sous le duvet des nuages tristes
ses cages de verre
ses barreaux d’argent
ses fils de couturière
construisent
des instants arrêtés
dans lesquels je me faufile
pour regarder se dissoudre
et s’évanouir
le temps des souvenirs
jean-marc theytaz
19 mai 2020
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19:28
Frémissement de l’averse
sur les cavernes forestières
autels de feuillages diaphanes
traversés d’illuminations
le faon fait silence
dans le bosquet
immobile
il laisse
s’évanouir l’orage
et le promeneur qui l’a effleuré
dans son sanctuaire
d’herbe tendre
et de sources moussues
jean-marc theytaz
15 mai 2020
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23:02
Un grain de poussière
un vol de pollen
un éclat de lumière
je suis un morceau de nature
dans le grand chapiteau cosmique
une étoile filante
dans l’infini
et le vide de l’espace
une note de musique
dans le désert du silence
un frémissement sur ta peau
une vibration sur l’eau immobile
une bougie qui s’éteint au petit jour
jean-marc theytaz
14 mai 2020
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20:07
Le pierrier respire
lentement
dans une immobilité apparente
masse horizontale
tapisserie minérale en suspension
lieu de rencontres et de réversibiltés
La mémoire construit ses toiles
le papillon de soie sort de l' ombre
le soleil réchauffe les mille énergies
logées dans le granit le gneiss
le mica et ses réverbérations
luisances de frelons
danses géométriques des abeilles sauvages
la pierraille fermente
est une ville de Provence
où chantent les cigales
une fourmillière qui incendie
mon corps et mon âme
mise à nu
jean-marc theytaz
11 mai 2020
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23:38
Chant des sirènes
tumultueuses tempêtes
plages écrasées
brumisées de soleil blanc
la mer m’appelle
m’absorbe et m’emporte
la marée basse aussi
m’endigue et me berce
les rayons du zénith
reconstruisent l’éternité
en d’infinies architectures lumineuses
le voilier s’en va
un mât penché
sur l’horizontalité
de la mer étale
jean-marc theytaz
8 mai 2020
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23:39
Le vol tendu de l’ibis
l’étang immobile
et le ciel nacré qui se tait
la roselière courbée par la bise
la pluie traverse la plaine
comme un esprit pèlerin
jean-marc theytaz
5 mai 2020
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18:29
Les pavots rouge sang
sur la muraille de pierres sèches
la brillance du mica
le figuier penché
en-haut de la vigne
le lézard disparaît
soudainement
entre deux ceps torsadés
Fugacité et précarité de l’instant
...........................
Diamant mortel
Tranchant d’un rayon de soleil
évanescence
d’une respiration retenue
je traverse la forêt tombale
les branches d’épicéa
effleurent mon corps
mon âme se dissout
dans les ruisseaux
et les sources vives
sous la mousse
et les racines dénudées
coalescence finale
jean-marc theytaz
5 mai 2020
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07:45
La pluie
fraîche et bondissante
grise et métronome
sur les dalles du jardin
les pivoines
Les Lilas
leur éclat étouffé
le rouge queue
le rouge gorge
trempés
sur les branches du sorbier
le chat lové
dans le fauteuil d’osier
la journée passe
indolente et soyeuse
avec un ciel myosotis
dans une brève éclaircie
tout près d’un soleil d’ivoire
jean-marc theytaz
3 mai 2020
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00:41
Le cri du loup
en haut de la noire forêt
lézarde le mur du silence
le fond de la vallée s’ébranle
la mort court à toutes jambes
la gorge du chevreuil se serre
le sang coule
sur la mousse humide
Le corps de la bête
est encore chaud
une larme roule
de son œil éteint
jean-marc theytaz
1 mai 2020
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11:11
Le soleil vert
la lune pastel
cercles concentriques
colorés
rythmes vivants
et battements métronomes
je vis
le temps des campagnes
et des montagnes blanches
rêve éveillé
contraction et déchirure
je suis la courbe
des épis de blé sous le vent
je fléchis et
m’incorpore à la lumière
oblique dans le couchant
tu es là
nous partons ensemble
jean-marc theytaz