Vols nocturnes
les chauves-souris
quadrillent l'espace silencieux
la brise de vallée mouille
ma nostalgie
de souvenirs volubiles
je me relie au grand Tout
Rage fracas rumeur
le ruisseau transporte
mes respirations jusqu'a la mer
les lys et les pavots lancés sur l'eau
transportent mon mal de vivre
vers les espaces vierges
des horizons rougeoyants
et pourtant
l'espérance n'est pas morte
Vol groupe des passereaux
sur les vignes du coteau
ĺ’après- midi s'étire
langoureuse dans mon coeur
sur le fleuve
les sombres vapeurs
de la mort vagabonde
la gorge est couleur corbeau
les mots étranglés
dans ma peau
La brise légère
sur la prairie matinale
la clairière ouverte
a la lumière zenithale
je regarde le jour déverser
ses vases de liqueur blanche
sur le silence de l'aube
Les pétales des trolles et des primevères
leur lumière sur la prairie
qui respire et gonfle son ventre
dans le vent soyeux de l'après-midi
flammes dentelles gouttes légères
qui ruissellent
dans la fontaine de granit bleu
le temps s'est fait flanelle
je m'accroche aux lambeaux de ciel
qui habitent mes souvenirs printaniers
Fleurs de lune
pluie de verre
le jour gris
de nacre et de velours
emplit ma solitude
La tramontane et ses musiques chamarrées
le fœhn secoue les vallées latérales
le soleil est d'or bruni
je prie les genoux fléchis
sur le granit tiède
ĺ´espérance au bord des lèvres
Le vol blanc de la mouette
le silence des vagues
les herbes folles dans le sable
le vent emporte mes espérances
a l'infini des espaces sauvages
Dame noire au cap de Formentor
Vagues minéralisees
se jetant dans l'émail du ciel
forets de pins en vadrouille
la mer et ses écumes
au bas de la falaise blessée
le temps et ses concrétions
d´agaves dans la crique ébouriffée
je marche à revers du soleil
sur des allées cosmique en attendant
la belle dame noire
Citron vert
silence au fond de la gorge
champs d'orangers
sang mauve et bruyant
La mer s'écrase contre les falaises
Je danse sur le volcan
de tes absences
Les oliviers silencieux
sur la colline embrasee
A l'horizon Palma
Dans l'immobilité vespérale
la nuit lentement tombe sur les cyprès
Les rives lunaires
me jettent dans la cosmogonie
des étoiles
je m'endors sur les berges
de tes rêves calmement
Tremblement frémissement murmure
la transparence de l'aube
sur le fleuve tranquille
la mort se mêle à la vie
la lumière me transperce
Subitement l'éclair d'éternité
Corbeilles de pétales fins
les cerisiers du Japon
rosissent la nuit lunaire
regards d'enfant
yeux de myosotis
paroles de porcelaine
le temps s'est accroché aux réverbères
Au milieu du parc silencieux
les cigales vont bientôt
débuter leur douce musique
cymbales pailletés
au centre de l'absence
La rouille de l'aurore
dans l'écorce de l'arolle
les sillons de l'hiver solitaire
dans le bisse gelé
les souvenirs emergent
sur l'écume des pres
couverts de jonquilles
Le foudroiement de la lumière
brûle soudain tes paupières fragiles
les mousses humides brillent
dans la pénombre du sous-bois
l'éclair divin
a frappé l'humble pèlerin