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12 juin 2015 5 12 /06 /juin /2015 17:49

~Vahé Godel, un poète d’origine armémienne qui vit aussi à Genève, nous apporte depuis des décennies des ouvrages d’un homme en quête d’identité, partagé entre deux cultures et œuvrant en même temps comme un passeur de langues, de sensibilités, de traditions. Il nous propose aujourd’hui «Chut» et «Rouages» aux éditions Empreintes. Un livre à déguster avec lenteur, avec retenue, avec patience, tant il faut parfois pour laisser se décanter en soi les mots, les vers énigmatiques et profonds que nous propose Vahé Godel. «La question identitatire..., mais aussi l’hybridité des formes et le jeu avec (la) les langues, sont les signes particuliers de cette écriture fragmentaire, en perpétuelle interrogation, traversée dès l’origine par l’obsession de la mort et du vide.» nous dit Sylviane Dupuis. On peut retrouver dans ce recueil des poèmes de jeunesse et aussi des inédits récents, qui mêlent la multiplicité des formes, avec des nuances, des blancs, des silences, des respirations légères;il y a une similarité des inspirations avec Corinna Bille quand on pense à l’intérêt des deux écrivains pour le monde souterrain.. Cette quête d’identité fait passer l’homme errant par une thématique d’existence de sources souterraines, avec ses tunnels, ses galeries, ses veines métamorphiques,comme un mineur qui avance dans les roches et les passages telluriques qui lui révéleront peut-être des illuminations fulgurantes. Et puis il y a la lumière végétale, le grand air, l’espace, les cols, qui permettent de respirer: «A travers le frêne-pleureur/peu à peu je retrouve/tout ce que j’ai perdu/tous ces visages disparus/ toutes ces voix qui se sont tues/ces rires ces regards complices/ je fais du vide ma demeure/ je vois surgir les hirondelles.» Des vers où l’imagination s’allie à réalité concrète et matérielle des jours, avec son poids, ses vibrations, ses scintillations, des détails cultivés au fil du chemin, comme un orpailleur qui «cueille» limon, sable et pépites. Jacques Chessex a écrit de lui: «Ses livres ne ressemblent à plus rien de ce qui s’écrit aujourd’hui. Une sorte de coulée lumineuse, parfois hallucinée, où jouent le génie multiple du mot, la stupeur d’être, la merveille des formes et des corps, la rhétorique encore, le rêve, la mort… Il faut sans doute aller chez les peintres, du côté de Pollock ou de Mark Tobey, pour trouver une analogie à cette interjection extatique et parfaitement matérielle.»

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